Flyover du PK12 : commerçants et autorités, l’interminable jeu du chat et de la souris

Comme à chaque opération de déguerpissement, le scénario se répète inlassablement : les occupants illégaux quittent les lieux sous la contrainte, avant d’y revenir quelques jours plus tard pour reprendre leurs activités. Le phénomène est une fois de plus observé au PK12, où le ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgard Moukoumbi, a annoncé la poursuite de l’opération de libération de l’emprise destinée à la construction d’un flyover.

Lancée le 9 décembre 2025, cette opération visait à permettre le démarrage effectif des travaux de cet ouvrage d’art censé fluidifier la circulation dans cette zone stratégique de Libreville. Commerçants, clandomans et occupants de domiciles situés sur le tracé avaient alors été sommés de libérer les lieux. Mais contre toute attente, près de trois semaines plus tard, le site a de nouveau été investi par les mêmes acteurs, exerçant leurs activités en toute quiétude, au grand étonnement du membre du gouvernement.

Un jeu qui perdure dans le temps

Dans un reportage diffusé sur Gabon 1ère ce lundi 29 décembre 2025, Edgard Moukoumbi s’est montré particulièrement ferme à l’endroit des contrevenants. « Il n’y aura pas de répit avec moi. Avec mes équipes, tous ceux que je vais trouver, je les bousille. Ce n’est pas un endroit de commerce, c’est terminé. La Ve République, ça ne joue pas », a-t-il martelé, visiblement excédé par cette situation de récidive. Ce bras de fer entre autorités et occupants illégaux est malheureusement bien connu. Les déguerpis reviennent systématiquement sur les sites libérés, s’exposant pourtant à des sanctions.

 De leur côté, les pouvoirs publics multiplient avertissements et actions coercitives, souvent jusqu’à l’essoufflement. Ce jeu du chat et de la souris, profondément enraciné au Gabon, illustre les limites de l’autorité publique face à l’occupation anarchique de l’espace communal. La municipalité en sait quelque chose : garages anarchiques, véhicules stationnés sur la chaussée et marchés improvisés continuent de proliférer, malgré les nombreuses campagnes de déguerpissement. Rarement ces espaces sont libérés de manière durable.

Reste à savoir si le ministre des Travaux publics saura faire preuve de l’endurance nécessaire pour maintenir les commerçants et clandomans éloignés du site du PK12. À en juger par la configuration actuelle et les précédents observés, la suite de cette opération s’annonce particulièrement rude.