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Fin de l’accord sur les céréales ukrainiennes : quel risque pour la sécurité alimentaire au Gabon ?

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Après une attaque contre le pont de Crimée ce lundi 17 juillet 2023, la Fédération de Russie vient de suspendre sa participation à l’accord sur les céréales en mer Noire, conclu en juillet 2022 par la Russie et l’Ukraine, après médiation de l’Organisation des Nations-Unies et de la Turquie pour garantir leur exportation malgré le conflit. Une situation qui pourrait engendrer une crise alimentaire aiguë, et pour le cas spécifique du Gabon, pourrait avoir un impact indéniable sur l’économie nationale. 

En effet, cette décision des autorités russes de suspendre l’accord sur les céréales ukrainiennes pourrait assurément impacter négativement l’Afrique et de manière directe les pays qui s’y approvisionnent. Bien que dépendant exclusivement du marché français, le Gabon pourrait être impacté lui aussi, laissant peser sur le pays un risque de sécurité alimentaire. 

Tensions sur les marchés internationaux, facteur de vulnérabilité du Gabon

Dépendant principalement du blé français, le Gabon serait a priori épargné par les conséquences du retrait russe de l’accord céréalier. En effet, la France qui compte parmi les premiers producteurs de blé au monde, devrait pouvoir assurer l’approvisionnement de son partenaire gabonais sans difficulté. 

Cependant, comme lors de la précédente crise, une baisse de production ukrainienne offrirait de nouvelles opportunités au marché français, avec des conséquences directes sur l’offre. Le Gabon se verrait ainsi impacté au niveau des prix pratiqués sur tous les produits à base de farine.    

Des choix stratégiques coûteux pour le contribuable 

D’après l’ingénieur Agronome Hervé Omva Ovono, après la dernière crise des céréales, le Gabon n’a mis en place « aucun programme structurel concret » pour faire face à sa vulnérabilité. Comparativement, le Nigéria, a accompagné les coopératives du pays afin de réduire la dépendance au blé. Ainsi, 40% de la production de farine dans ce pays serait à base de manioc. 

Au contraire, le Gabon a poursuivi une politique de subventions sur la farine et autres produits dits de première nécessité. Selon le spécialiste, ces mesures, non seulement coûtent cher au contribuable, mais nourrissent surtout la corruption de certains agents. Il préconise pour cela le développement de coopératives, véritables incubatrices d’une politique agricole qui permette au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

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