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Eramet-Comilog : le Fonds RSE à l’épreuve de la transparence locale à Moanda

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Réuni à Moanda le 18 décembre 2025, le Comité de gestion opérationnelle (CGO) du Fonds RSE État gabonais–Eramet Comilog a franchi une étape décisive dans le renforcement de sa gouvernance. Au cœur des échanges : la clarification des rôles entre les instances, la traçabilité des décisions et la responsabilisation des acteurs publics et privés, dans un contexte où les attentes citoyennes en matière de transparence et d’impact social sont de plus en plus fortes.

Dans les zones minières, la Responsabilité sociétale des entreprises ne peut plus se limiter à une accumulation d’actions sociales dispersées. À Moanda, principal bassin d’exploitation du manganèse, le Fonds RSE piloté conjointement par l’État gabonais et Eramet Comilog se trouve désormais confronté à une exigence centrale : prouver, par ses mécanismes de gouvernance, que chaque franc investi répond à l’intérêt collectif.

CGO et CGP : des rôles clarifiés pour une gouvernance lisible

La session du CGO, présidée par le gouverneur du Haut-Ogooué, Jacques Denis Tsanga, a permis de rappeler le rôle distinct mais complémentaire des deux principales instances du Fonds. Le Comité de gestion opérationnelle assure l’examen technique, le suivi et l’évaluation des projets, tandis que le Comité de gestion partenariale (CGP) constitue l’espace de concertation stratégique entre Comilog, l’État et les collectivités locales.

Cette clarification vise un objectif précis : éviter les chevauchements de décisions, renforcer la chaîne de responsabilité et garantir que les projets retenus correspondent aux priorités exprimées par les populations de Moanda, Bakoumba et Mounana.

Traçabilité et redevabilité au cœur du dispositif

Au-delà de l’architecture institutionnelle, les échanges ont insisté sur la nécessité d’une traçabilité complète des décisions et des financements. Chaque projet financé par le Fonds RSE suit désormais un processus formalisé : identification communautaire, validation conjointe, suivi d’exécution et évaluation des impacts.

Une approche que les autorités administratives locales ont saluée, tout en appelant à un exercice rigoureux des responsabilités. « L’efficacité du Fonds repose sur l’engagement réel de chaque acteur », a rappelé le gouverneur du Haut-Ogooué, invitant les parties prenantes à inscrire leur action dans une collaboration constructive et durable.

Un instrument structuré face à l’exigence citoyenne

Dans un contexte national marqué par une forte demande de transparence dans la gestion des ressources, le Fonds RSE de Comilog se positionne comme un outil structuré, loin d’une RSE purement déclarative. En mettant la gouvernance et la redevabilité au cœur de son fonctionnement, il cherche à renforcer la confiance des populations et à inscrire l’investissement social dans une logique de développement territorial durable.

Reste désormais l’enjeu majeur de la pérennité : maintenir ce niveau d’exigence dans le temps, faire vivre les mécanismes de contrôle et démontrer, sur le terrain, que la RSE peut être un véritable levier de cohésion sociale et de développement local au Gabon.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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