ENS: attention à ne pas emboîter le pas de l’ENI !
Le Gabon s’apprête à amorcer une énième année scolaire sous le joug du gel de concours d’entrée aux grandes écoles telles Ecole normale supérieure (ENS). Une situation devenue insoutenable pour les encadreurs dudit établissement d’enseignement supérieur qui craignent de subir le même sort que l’Ecole nationale d’instituteurs (ENI) où faute d’étudiants, le personnel n’y va presque plus.
Si la Banque mondiale annonce un regain économique avec une croissance ascendante de 2,8% en 2022, le pan éducatif demeure alarmant. C’est notamment le cas dans les établissements d’enseignement supérieur dont l’entrée est conditionnée par un concours. À l’Ecole normale supérieure, les bâtiments sont vides et les encadreurs en sont de plus en plus anxieux. D’ailleurs, les partenaires sociaux continuent de dénoncer une inconsidération manifeste des autorités publiques compétentes envers la jeunesse.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que nous restons en grève tant que nous n’avons pas la réaction de notre tutelle. Il faut dire qu’au-delà de ces problèmes nationaux qui concernent tout le monde, nous avons nos problèmes spécifiques ici à l’ENS. Et le plus grave de ces problèmes, c’est le cimetière vivant qu’est devenue l’ENS. Parce qu’en l’absence des concours depuis 3 ans nous nous retrouvons sans étudiants. Et le peu qui reste est actuellement en grève parce ces derniers revendiquent le paiement des bourses depuis trois semaines », a indiqué Gilbert Nguema, leader du Syndicat national des enseignants-chercheurs/ENS.
A cet effet, les enseignants sont amenés à se tourner les pouces à longueur de journée plutôt qu’à réaliser la tâche qui est la leur. Las de cet état de chose, le Snec-ENS s’est dit disposé à veiller à appliquer « scrupuleusement » le mot d’ordre de la centrale syndicale donnée le 10 janvier dernier. Et ce, eu égard à l’indifférence de leur collègue le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda.« Pendant que nous attendions la réaction du ministre pour la négociation, c’est l’épreuve de force qui nous a été proposée. Parce qu’on nous a envoyé les militaires armés jusqu’aux dents afin de nous empêcher de fermer le portail », a poursuivi le leader syndical. Nous y reviendrons !