Élections générales 2025 : l’usage abusif des procurations, un frein à l’expression démocratique réelle

Le scrutin du 27 septembre 2025 restera dans les mémoires comme une étape majeure de notre vie politique. Pourtant, derrière l’élan citoyen, une pratique vieille de près d’un demi-siècle continue de ternir l’expression démocratique : l’usage abusif des procurations.
Pensée à l’origine comme un mécanisme facilitateur pour les électeurs empêchés – personnes âgées, malades ou en déplacement – la procuration n’est pas illégale en soi. Elle répond à un besoin réel. Mais ce qui était une mesure d’assouplissement est devenu une faille exploitée à outrance. Dans de nombreux centres de vote, les observateurs ont relevé des scènes troublantes : une seule personne accomplissant l’acte de voter pour une dizaine d’autres, parfois davantage. Une telle dérive ne reflète ni la sincérité du suffrage, ni la véritable popularité des candidats.
Plus grave encore, des accusations d’utilisation frauduleuse de carnets de procurations circulent, jetant une ombre sur la crédibilité du processus. Même si ces allégations doivent encore être prouvées, le constat est clair : la confiance des citoyens est ébranlée. Or, la confiance est le socle de toute démocratie.
Sous la Cinquième République, il devient impératif de rompre avec cette pratique. Maintenir l’abus des procurations reviendrait à institutionnaliser une distorsion de la volonté populaire. Il en va de la légitimité de nos institutions et du respect de la souveraineté du peuple.
Réformer ce mécanisme n’est plus une option, mais une urgence. Car si voter est un droit, voir son choix respecté et compté équitablement est un devoir de la République envers chacun de ses citoyens. Libérer le scrutin de ces abus, c’est restaurer l’honneur de notre démocratie et ouvrir la voie à une véritable expression populaire.
Cédric Arnaud MOUELET, Communicant
GMT TV