Élections Gabon 2023 : des cartes d’électeurs achetées par le PDG ?
C’est la question qu’on pourrait se poser au vu des faits pour le moins curieux qui se déroulent depuis le lancement de l’opération de distribution des cartes des électeurs en prélude aux élections présidentielle, législatives et locales. Selon des témoignages diffusés ces derniers jours, des responsables du Parti démocratique gabonais (PDG) procéderaient à l’achat de cartes d’électeurs.
Si lors d’une précédente sortie, la plateforme Alternance 2023 se questionnait sur le but de l’achat des récépissés d’enrôlement par le « Parti de masse », les derniers développements de l’actualité viennent semble-t-il de donner une réponse. En effet, selon plusieurs informations recueillies par Gabon Media Time dans différents centres de vote, des responsables du PDG procèderaient depuis le lancement de l’opération au rachat des cartes électeurs.
« Nous sommes enrôlés dans le 5ème arrondissement, après avoir récupéré nos cartes d’électeurs, le responsable PDG de notre zone a demandé de les lui remettre pour 5 000, on ne sait pas vraiment ce qu’ils vont faire avec », nous a confié un jeune. Il faut dire que selon des sources proches du Parti démocratique gabonais, la récupération des cartes devrait servir à terme à l’établissement de procuration le jour du vote.
Des bureaux de vote parallèle destinés à la fraude ?
Outre l’achat des cartes d’électeurs moyennant 5 000, voire 1 000 FCFA ou même des kits alimentaires, des agents au sein de la fonction publique sont sommés de fournir leur carte s’ils « veulent être maintenus à leur poste ». Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, la syndicaliste Aminata Ondo a, tout en condamnant ces agissements, révélé que des responsables du parti d’Ali Bongo Ondimba auraient mis en place des bureaux de vote parallèle dans des résidences privés.
De quoi susciter des interrogations sur la transparence et la sincérité du vote prévu ce samedi 26 aout 2023. Une situation pour le moins préoccupante qui devrait dès à présent interpeller l’ensemble des acteurs politiques et la société civile sur la nécessité de mettre un terme à ces pratiques rétrogrades afin d’éviter des tensions supplémentaires lors de ce processus.