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Elections 2025 : tout savoir sur le processus de dépouillement des urnes 

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Glisser son bulletin dans l’urne n’est qu’une étape parmi d’autres du processus électoral. L’autre phase, souvent moins connue mais tout aussi déterminante, consiste à dépouiller les bulletins, à vérifier leur régularité, puis à centraliser et proclamer les résultats. C’est une séquence délicate, car elle conditionne la confiance des citoyens dans le scrutin. La loi organique n°001/2025, adoptée en janvier dernier, encadre avec précision cette mécanique. 

À 18 heures, le président du bureau de vote déclare officiellement la clôture. L’urne est ouverte publiquement, sous le regard des membres du bureau et des représentants des candidats. Les enveloppes sont comptées et comparées aux signatures de la liste d’émargement. Toute anomalie, telle qu’un nombre d’enveloppes supérieur au nombre d’électeurs, est mentionnée dans le procès-verbal. À partir de là, chaque opération se déroule à la vue de tous, dans un souci de transparence absolue.

Vient ensuite le dépouillement proprement dit, qui se déroule sans interruption, en suivant un rituel bien établi : un vice-président ouvre les enveloppes, un autre lit à haute voix chaque bulletin, tandis que les rapporteurs consignent les résultats sur des feuilles de dépouillement. Cette lecture publique permet à chacun d’entendre et de vérifier. Sont déclarés nuls les bulletins portant des ratures, des mentions injurieuses, des contradictions ou insérés dans des enveloppes non conformes. À l’issue de l’opération, trois chiffres essentiels sont établis : le nombre total de votants, les suffrages valablement exprimés et le nombre de bulletins nuls. Ces données constituent la base officielle des résultats du bureau.

Une chaîne de transparence jusqu’à la proclamation

Une fois ce dépouillement achevé, le bureau dresse un procès-verbal en huit exemplaires. Tous les membres le signent et chaque représentant de candidat en reçoit une copie. Un exemplaire est affiché publiquement devant le bureau afin que tout citoyen puisse le consulter. Dans la foulée, les résultats sont proclamés sur place, puis transmis aux instances supérieures : d’abord à la commune ou au département, ensuite à la province et enfin au ministère de l’Intérieur. Cette remontée progressive garantit une centralisation ordonnée et limite les risques de manipulation. À chaque échelon, les chiffres sont consolidés et rendus publics, prolongeant le principe de transparence.

L’ultime étape relève des juridictions compétentes. Pour la présidentielle, les législatives et les référendums, la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs. Pour les élections locales, c’est le Conseil d’État qui assume cette mission. Dans tous les cas, la publication officielle s’effectue par voie de presse, scellant la légitimité du scrutin. Ainsi, du dépouillement de chaque bureau de vote jusqu’à la proclamation nationale, s’articule une chaîne continue de responsabilité. C’est seulement si chacun respecte scrupuleusement son rôle que les scrutins des 27 septembre et 11 octobre 2025 pourront être crédibles, acceptés et porteurs de stabilité.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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