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Élections 2025 : Stéphane Iloko interpelle Oligui Nguema sur ses contradictions institutionnelles

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Dans une réaction virulente datée du 23 août 2025, Stéphane Germain Iloko Boussengui, ancien candidat à la présidentielle et président du LRA, a dénoncé ce qu’il qualifie de paradoxe dans la posture du chef de l’État. Alors que Brice Clotaire Oligui Nguema a pointé des “informations troublantes” dans la gestion des listes électorales, Iloko Boussengui rappelle que la Constitution de novembre 2024 fait du Président de la République le chef direct du gouvernement, donc responsable de l’action du ministre de l’Intérieur.

Une critique institutionnelle frontale de Stéphane Germain Iloko Boussengui, ancien candidat à la présidentielle, président du LRA, candidat aux élections législatives du 27 septembre 2025. « La réaction tardive du Président face au déraillement du processus électoral sonne faux. Elle masque sa responsabilité dans le désordre voulu et orchestré par le ministre de l’Intérieur », a-t-il déclaré, accusant le chef de l’État de chercher « une écrasante majorité au Parlement et dans les conseils locaux » par une manipulation des candidatures.

Pour lui, l’argument consistant à dénoncer de simples “informations troublantes” ne tient pas. « La Constitution adoptée en novembre 2024 fait du Président de la République le chef du gouvernement et place le ministre de l’Intérieur sous son autorité directe », martèle l’opposant, dénonçant une stratégie de « bouc émissaire » et une tentative de « monarchisation du pouvoir ».

Les dysfonctionnements pointés par Stéphane Germain Iloko Boussengui 

Dans sa réaction, Stéphane Germain Iloko Boussengui a dressé un inventaire précis des dysfonctionnements qui, selon lui, entachent déjà la crédibilité du processus électoral du 27 septembre. Il cite notamment la clôture du dépôt des candidatures avant la fin de la révision des listes électorales, l’installation tardive des commissions électorales « quatre jours après la date prévue », ainsi qu’un calendrier de travail « ne respectant pas les huit heures quotidiennes, dimanches et jours fériés compris ».

À ces anomalies s’ajoutent, selon l’opposant, des dérives plus graves encore : la « substitution » du ministère de l’Intérieur au rôle normalement dévolu à la Cour constitutionnelle et une opacité totale autour de la publication de la liste additive. Pour lui, ces manquements traduisent une « organisation piégée par avance », conçue pour « préparer des résultats biaisés » et priver les électeurs d’un scrutin véritablement transparent.

Un appel à des mesures fortes

Face à ces dérives, le président du LRA invite le chef de l’État à passer des mots aux actes. « Si la sortie du Président de la République se voulait sincère, nous l’encourageons à agir immédiatement », plaide-t-il, en formulant plusieurs exigences : reprise de l’examen de toutes les candidatures rejetées ; report des élections pour garantir leur crédibilité ; présence effective de l’opposition dans toutes les commissions électorales ; financement équitable de tous les partis politiques légalement reconnus ; révision transparente de la commission d’égal accès aux médias par la HAC.

Dans une tonalité alarmiste, Iloko Boussengui estime que ces élections constituent « une étape cruciale pour la démocratie » et appelle les forces vives de la Nation à refuser « toute nouvelle monarchisation du pouvoir » après « 56 années de dictature ». Pour lui, « assister en silence à la préparation de résultats biaisés serait un acte de haute trahison contre le peuple gabonais ».

À quelques semaines du scrutin, cette sortie vient accentuer la pression sur le gouvernement et met en lumière le malaise institutionnel pointé par une partie de l’opposition, qui redoute une « confusion volontaire » entre responsabilité politique et mise en scène présidentielle.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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