Élections 2025 : qui sont les ministres battus ?

Les élections législatives et locales de 2025, organisées dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, ont tenu en haleine le pays pendant plusieurs semaines. Démarré le 27 septembre et prolongé jusqu’au 11 octobre, le double scrutin a mis en lumière la montée en puissance du parti présidentiel, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), formation fondée sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Mais au-delà de cette percée, un autre fait politique majeur retient l’attention : la débâcle de plusieurs membres du gouvernement, candidats à ces élections. Des revers qui posent désormais la question de leur avenir politique et ministériel.
Près de 26 ministres issus de différents bords politiques s’étaient engagés dans la bataille électorale, espérant asseoir leur légitimité populaire. Si la majorité a réussi à s’imposer dès le premier tour, d’autres ont connu un sort bien moins enviable. C’est le cas du ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout, battu au second tour à Lambaréné par la candidate du PDG, Madeleine Rogombé Berre, avec 47,93 % des voix. Le ministre de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong, représentant l’Alliance patriotique de Raymond Ndong Sima, a lui aussi échoué dans le deuxième siège du Haut-Ntem. Deux revers marquants qui contrastent avec la dynamique victorieuse de l’UDB, jusque-là présentée comme une machine électorale bien huilée.
Des revers aux allures de sanction populaire
À cette liste, s’ajoute l’échec du ministre de l’Enseignement supérieur, Simplice Désiré Mamboula, battu dans le premier siège de la Zadié malgré l’appui du parti présidentiel. Même sort pour Adrien Nguema Mba, ancien délégué spécial de la commune de Libreville et cadre du PDG, dont la liste aux locales n’est pas arrivée en tête dans le 5ᵉ arrondissement de la capitale. Quant à Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre de l’Éducation nationale, elle devra rejouer le scrutin dans le premier arrondissement de Ntoum le 18 octobre, après l’annulation du vote pour cause de perturbations. Ces échecs illustrent un désaveu électoral clair d’une partie de l’opinion à l’égard de certaines figures de l’exécutif.
Mais au-delà de la simple lecture arithmétique, ces défaites soulèvent des enjeux politiques majeurs. Dans un contexte où le président Oligui Nguema prône la légitimité démocratique et la redevabilité, la question du maintien de ces ministres battus au gouvernement devient inévitable. Si aucune directive officielle n’a encore été annoncée, plusieurs observateurs estiment que ces résultats traduisent une volonté populaire de renouvellement. En ne leur accordant pas la majorité des suffrages, les électeurs ont envoyé un message clair : celui d’une exigence de proximité, de résultats et de cohérence entre discours et action publique. Reste désormais à savoir si le chef de l’État décidera d’en tirer toutes les conséquences politiques.
GMT TV