Elections 2025 : Quel avenir pour les ministres battus ?

Le Gabon s’apprête à connaître un double scrutin décisif en vue du retour complet à l’ordre constitutionnel. Les gabonais sont en effet appelés aux urnes les 27 septembre et 11 octobre pour élire à la fois leurs députés et leurs conseillers départementaux et communaux. Dans cette bataille électorale très attendue, pas moins de 26 membres du gouvernement sont engagés, certains pour les législatives, d’autres pour les locales, parfois même pour les deux. Une implication directe qui suscite de nombreuses interrogations : que deviendront ces ministres si les urnes leur sont défavorables ?
Les principaux partis du pays, mais aussi des indépendants et acteurs de la société civile, participent à ces joutes électorales. Plusieurs ministres affrontent des adversaires de poids, ce qui rend l’issue incertaine. Dans la Dola par exemple, le ministre Mays Mouissi affrontera Yves-Fernand Manfoumbi (PDG). A Mouila, la ministre Marcelle Ibinga Itsitsa croise le fer avec l’ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou. A Lambaréné, Paul-Marie Gondjout fait face à Madeleine Berre, très populaire dans la localité. Même des figures de premier plan, comme le vice-président du gouvernement Alexandre Barro Chambrier, ne sont pas épargnés : il affrontera Christine Mba N’Dutume dans le 4e arrondissement de Libreville. Ces confrontations serrées laissent planer l’hypothèse d’une défaite pour plusieurs membres de l’équipe gouvernementale.
Un maintien des perdants, un risque pour le chef de l’État
Au-delà du résultat individuel des candidats, la question centrale reste celle du choix du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Un éventuel maintien au gouvernement de ministres battus pourrait affaiblir son image de réformateur et entamer sa crédibilité auprès de l’opinion. En effet, reconduire des personnalités désavouées par les urnes reviendrait à brouiller le message de rupture et de renouvellement que le chef de l’État veut incarner. À l’inverse, opter pour leur départ renforcerait son autorité et son alignement avec la volonté populaire.
Beaucoup de ministres, entrés pour la première fois au gouvernement, doivent leur notoriété davantage à leur fonction qu’à leur ancrage local, ce qui rend une éventuelle défaite d’autant plus lourde à porter. Dans ce contexte, perdre une élection pourrait signer une mise à l’écart durable de la scène politique. Pour le président Oligui, la gestion de ces cas sera révélatrice de son mode de gouvernance : privilégiera-t-il la loyauté de ses collaborateurs ou la sanction des urnes ? La réponse déterminera non seulement l’avenir de ces ministres, mais aussi l’image de son pouvoir face à des citoyens en quête de changement réel.
GMT TV