A La UneDerniers articlesEditorial

Elections 2025 : quand le vice-président Moundounga se fait polémiste, un danger pour la République !

Ecouter l'article

Au sommet de l’État, certaines fonctions imposent la retenue, la prudence et le respect scrupuleux des faits. Celle de vice-président de la République en fait incontestablement partie. Pourtant, le 29 septembre 2025, Séraphin Moundounga a franchi une ligne rouge en affirmant publiquement que l’Alliance patriotique de Raymond Ndong Sima n’aurait présenté des candidats que dans une seule province. Une déclaration à la fois fausse et lourde de conséquences, qui mine la crédibilité d’une institution censée incarner l’impartialité.

La réalité est tout autre. Après vérification par Gabon Media Time, l’Alliance patriotique a investi des candidats dans plusieurs provinces : Paul Mapangou dans le 2ᵉ siège de Port-Gentil (Ogooué-Maritime), Thierry Bayiko Mokoko au siège unique de Makokou, Amour Aimé Ingehou dans le 3ᵉ siège de la Zadié, Jérôme Mabika dans le 1ᵉʳ arrondissement de Tchibanga, Lyncet Mindoubi Mayagha au 1ᵉʳ siège de Mulundu, Michel Mouramba au premier siège d’Owendo, sans compter les listes locales à Makokou, Tchibanga et Libreville. Accuser ce parti d’être absent du territoire national relève donc de la contre-vérité flagrante.

« Je viens d’écouter l’audio du Vice-président. Il me met gravement en cause au sujet des incidents survenus à l’occasion des scrutins du 27 septembre », a réagi Raymond Ndong Sima, annonçant une réponse détaillée lors d’un point de presse à Libreville. Une réplique ferme, mais mesurée, face à ce qui ne peut plus être qualifié de simple maladresse : il s’agit d’un mensonge d’État.

La polémique comme diversion

En se transformant en polémiste, Séraphin Moundounga abîme la parole institutionnelle et détourne l’attention des véritables problèmes. Car derrière ses propos, c’est une tentative de disqualification de l’adversaire et de manipulation de l’opinion qui se profile. Un procédé d’autant plus dangereux qu’il s’inscrit dans un climat électoral déjà miné par la fraude et la défiance.


Le transport massif d’électeurs, qualifié par plusieurs candidats de « plaie nationale », continue de gangrener le processus. Des bus entiers de mercenaires électoraux ont été convoyés vers des circonscriptions où ils n’avaient aucune attache, faussant ainsi le jeu démocratique. « Ce n’est pas une élection, c’est une fraude organisée », martèlent unanimement plusieurs personnalités politiques y compris des membres du parti au pouvoir.

Une rupture trahie

La promesse du 30 août 2023, lorsque le CTRI dénonçait une élection générale « non transparente, non crédible, non inclusive », apparaît aujourd’hui trahie. Les mêmes pratiques ressurgissent, des plus petites circonscriptions aux plus hautes sphères de l’État. En s’autorisant à déformer les faits, le vice-président fragilise non seulement l’image de la transition, mais aussi la confiance citoyenne dans la Vᵉ République.

L’avertissement est clair : la démocratie ne peut survivre aux mensonges institutionnels. Elle exige vérité, transparence et équité. Raymond Ndong Sima, en se réservant une réponse solennelle à Libreville, place désormais le débat au cœur de l’essentiel : peut-on bâtir une République nouvelle sur des contre-vérités officielles ?

Harold Leckat

Juriste contentieux, Fondateur et Directeur de publication. "La chute n'est pas un échec. L'échec est de rester là où l'on est tombé ", Socrates

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page