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Élections 2025 : quand le transport d’électeurs organise des victoires mensongères 

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À l’heure où les Gabonais s’attendaient à tourner définitivement la page des fraudes électorales, le spectre du transport massif d’électeurs ressurgit, ternissant l’espoir né du 30 août 2023. Pour Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la Transition et président de l’Alliance patriotique, ce phénomène consacre un retour brutal “à la case départ”.

Depuis l’ouverture du double scrutin législatif et local, les témoignages se multiplient. Des bus entiers d’électeurs venus de l’extérieur des circonscriptions déferlent sur les bureaux de vote, notamment dans les provinces de l’Estuaire, de la Ngounié, de la Nyanga et du Haut-Ogooué. Leur objectif : imposer, par la masse, des élus qui ne représentent ni les réalités locales ni les communautés qu’ils prétendent incarner.

Cette pratique, bien connue des périodes antérieures, nie l’esprit même du suffrage universel. Elle transforme l’acte citoyen en mascarade et vide de sens le principe de représentativité.

Une mécanique bien huilée

« Quand, partout dans le pays, des bus entiers d’électeurs-mercenaires, ces fameux transhumants, se déversent sur des sièges où ils n’ont aucune attache familiale, aucun intérêt économique, pour y forcer le résultat des urnes… On est bien obligé de constater qu’on n’a pas changé de logiciel », dénonce Raymond Ndong Sima.

En parallèle, la gestion opaque des procurations et la persistance des noms de personnes décédées dans les listes électorales ajoutent au sentiment d’un scrutin confisqué.

Une victoire sans légitimité

Pour l’ancien Premier ministre, « une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon ». Elle ouvre la voie à des lendemains incertains, synonymes de frustrations et de contestations. Car si l’élection est censée pacifier la compétition politique, la fraude, elle, ne fait que nourrir la colère et l’instabilité.

À rebours des promesses de rupture du 30 août 2023, le transport d’électeurs apparaît comme le symbole d’une continuité que beaucoup pensaient révolue. Une pratique qui, au lieu de consolider la démocratie, installe durablement la méfiance entre citoyens et institutions.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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