Elections 2025 : proclamation fractionnée, annulation illégale, le PDG accuse le ministère de «violation grave» du Code électoral
Le Parti démocratique gabonais (PDG), par la voix de son secrétaire général Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a tiré à boulets rouges sur l’organisation des scrutins du 27 septembre. Dans une conférence de presse tenue à Libreville, l’ancien parti au pouvoir a dénoncé une « violation grave » du Code électoral par le ministère de l’Intérieur, qu’il accuse d’avoir franchi la ligne rouge de ses prérogatives.
Selon le PDG, la proclamation des résultats législatifs les 28 et 29 septembre constitue une entorse manifeste aux textes. L’article 160 du Code électoral impose en effet une proclamation « unique et centralisée » des résultats par le ministre de l’Intérieur. « En procédant en deux temps, le ministère a brouillé les délais légaux de campagne et de recours, créant une insécurité juridique intenable », a martelé Onanga Y’Obegue.
L’épisode d’Akanda 2ᵉ, symbole de l’excès de pouvoir
La rectification d’autorité des résultats du 2ᵉ arrondissement d’Akanda, le 29 septembre, reste au cœur de la contestation. Pour le PDG, seul le juge constitutionnel peut corriger ou annuler des résultats. « En se substituant à la Cour constitutionnelle, le ministre de l’Intérieur a outrepassé ses compétences et faussé le processus », a dénoncé le secrétaire général. Une accusation qui rejoint les critiques formulées par plusieurs candidats et observateurs.
L’annulation de Lékoni-Lékori jugée illégale. Autre grief majeur : l’annulation du scrutin du premier siège de Lékoni-Lékori, décidée par le ministère et entérinée par l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER). Pour le PDG, cette décision n’avait aucun fondement légal. « Aucune irrégularité n’a été constatée, les procès-verbaux étaient complets et signés, les résultats affichés. Le ministre n’avait pas le pouvoir d’annuler », a insisté Onanga Y’Obeghe, dénonçant un « excès de pouvoir caractérisé ».
Une crise de légitimité en perspective
Pour le PDG, ces entorses en série compromettent la crédibilité du scrutin et ouvrent la voie à des contentieux multiples devant la Cour constitutionnelle. « Ce processus électoral, déjà terni par les fraudes aux procurations et l’opacité du dépouillement, voit désormais sa légalité remise en cause au sommet de l’État », a conclu le secrétaire général.
Une prise de position qui repositionne le PDG en victime désignée d’un processus jugé « vicié de bout en bout », et qui alerte sur le risque d’une Assemblée nationale issue d’élections « sans légitimité démocratique ».









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