A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Élections 2025 : Oligui Nguema désavoue son ministère de l’Intérieur

Ecouter l'article

Dans un post Facebook publié ce samedi 23 août 2025, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris à contre-pied le communiqué du ministère de l’Intérieur relatif au contentieux électoral. En exigeant plus de transparence, la motivation des rejets de candidatures et la présence des médias lors du dépouillement, le chef de l’État désavoue frontalement la gestion opaque de son administration.

Un discours présidentiel qui sonne comme un rappel à l’ordre. Depuis plusieurs jours, la polémique enfle autour des listes de candidatures publiées dans le quotidien L’Union, dénoncées par l’opposition comme « incomplètes » et « biaisées ». Le communiqué du ministère de l’Intérieur du 20 août, fixant un délai de 72 heures pour les recours sans préciser les motifs des rejets, avait déjà jeté le trouble.

En réagissant publiquement, Brice Clotaire Oligui Nguema a pris le contrepied de sa propre administration. « Ces incongruités, si tant est qu’elles sont avérées, sont inacceptables », a-t-il martelé, soulignant que la transparence, la rigueur et le respect des règles républicaines « ne sont pas négociables ».

Un désaveu clair pour le ministère d’Hermann Immongault

Le ton du président tranche radicalement avec celui de son ministre de l’Intérieur. Alors que ce dernier appelait les candidats évincés à « se conformer aux dispositions légales », Oligui Nguema exige désormais que la régularité et la crédibilité du processus soient garanties avec « diligence et impartialité ».

Autrement dit, le président vient de désavouer publiquement son administration, renvoyant implicitement le ministère de l’Intérieur à ses responsabilités. Ce désaveu met en lumière les dysfonctionnements d’une machine électorale accusée de « piéger par avance » le contentieux, en empêchant des recours sérieux.

Dépouillement en présence des médias : un camouflet institutionnel

Au-delà de la dénonciation, Oligui Nguema a annoncé deux mesures fortes : la présence des médias dans chaque bureau lors du dépouillement, et l’organisation d’une « nuit électorale ». Des annonces inédites qui sonnent comme une réponse directe aux accusations de manipulation et qui jettent une ombre sur la communication du ministère de l’Intérieur.

En affirmant que « notre démocratie ne saurait être affaiblie par la négligence ou l’opacité », le président coupe court aux discours technocratiques du ministère, et se place comme le garant ultime de l’intégrité électorale.

Un bras de fer institutionnel en plein processus électoral

Ce désaveu présidentiel traduit plus qu’un simple recadrage : il révèle une fracture au sommet de l’État sur la conduite du processus électoral. Entre un ministère qui avance à pas feutrés et un président qui veut afficher des gages de transparence, le fossé est béant.

À un mois des scrutins, cette sortie du chef de l’État sonne comme une mise en garde à ses propres collaborateurs : aucun manquement ne sera toléré. Mais elle expose aussi une réalité inquiétante : l’appareil électoral gabonais reste traversé de contradictions, au risque d’alimenter la suspicion sur la sincérité du scrutin du 27 septembre 2025.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page