Élections 2025 : Ntoutoume Ayi dénonce une falsification «ignoble» des résultats à Akanda

À Akanda, l’onde de choc est immédiate. Les résultats annoncés par la CNOCER pour le premier tour des législatives du 27 septembre 2025 contrastent brutalement avec ceux consignés dans les procès-verbaux affichés devant chacun des 54 bureaux de vote du 2ᵉ arrondissement. Candidat de l’Union nationale (UN), Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a dénoncé, lors d’une conférence de presse tenue le 29 septembre, une « falsification ignoble » des chiffres, accusant directement la commission électorale d’avoir inversé les classements et minoré artificiellement la participation.
Des chiffres qui s’entrechoquent. Selon la CNOCER, seuls 4 364 électeurs auraient voté sur 25 855 inscrits, avec un taux de participation limité à 16,88 %. Or, les procès-verbaux en possession des représentants des candidats et affichés devant chaque bureau révèlent un tout autre scénario : 8 034 votants, 7 669 suffrages exprimés et une participation réelle de 29,66 %.
Les écarts sont vertigineux : 3 670 votants “disparus”, 125 bulletins nuls évaporés, et surtout un renversement dans le classement des candidats. Là où la CNOCER plaçait Franck Nguéma (CNCD) en tête avec 21,31 %, suivi de Ntoutoume Ayi (UN) et de Pascal Franck Nze Ndong Nze (UDB), les procès-verbaux officiels donnent l’UDB en tête avec 22,17 %, Ntoutoume Ayi second (21,16 %) et Franck Nguéma relégué à la troisième place (20,82 %).
Un manquement grave à la loi électorale
S’appuyant sur l’article 155 du Code électoral, Ntoutoume Ayi rappelle que chaque bureau de vote est tenu de rédiger un procès-verbal en huit exemplaires, dont un doit être affiché publiquement, et que chaque représentant de candidat doit en recevoir une copie. « Ces procès-verbaux existent, ils ont été remis à nos équipes et affichés devant les bureaux. Toute autre version est une falsification », a martelé le candidat.
Il a exigé la publication des véritables résultats, le remplacement immédiat du président de la commission électorale locale du 2ᵉ arrondissement, ainsi qu’une enquête administrative suivie de poursuites judiciaires contre les responsables de ce qu’il qualifie de « manipulation délibérée de la volonté populaire ».
Une affaire aux répercussions nationales
Au-delà d’Akanda, cette affaire pose une question centrale : si une falsification aussi flagrante peut intervenir dans un arrondissement stratégique de la capitale économique, qu’en est-il du reste du pays ? Pour Ntoutoume Ayi, « accepter cette mascarade reviendrait à piétiner le 30 août 2023 et à replonger dans les pratiques opaques d’hier ».
Alors que le second tour se profile, le climat politique s’alourdit. En publiant les 54 procès-verbaux sur lesquels il fonde ses accusations, Ntoutoume Ayi place désormais la CNOCER et le ministère de l’Intérieur face à leurs responsabilités : restaurer la vérité des urnes ou assumer une rupture définitive avec l’idée même de transparence démocratique.
GMT TV