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Élections 2025 : Moundounga Mouity interpelle Immongault et appelle à l’interdiction des procurations au 2nd tour

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Dans une sortie remarquée, Patrice Moundounga Mouity, Directeur du Centre d’Études Politiques du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et membre du Bureau politique, a réagi à la note circulaire du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, sur les irrégularités constatées lors du scrutin du 27 septembre. En appelant à « l’interdiction de l’utilisation des procurations », il met en lumière ce qu’il estime être une incohérence juridique et institutionnelle.

Selon le cadre du PDG, la décision exceptionnelle de la Cour constitutionnelle, qui avait accepté de valider des bulletins de vote sans authentification du ministre de l’Intérieur, doit trouver son équivalent dans la gestion des procurations. « De la même manière que la Cour a accordé, à titre exceptionnel, la non-authentification des bulletins obtenue par le Ministre de l’Intérieur, il conviendrait que la réciproque soit observée par lui afin d’obtenir, à titre exceptionnel, l’interdiction de l’utilisation des procurations », a-t-il déclaré.

Une sortie qui résonne comme un appel à la cohérence institutionnelle, dans un contexte où la fraude par procurations est devenue l’un des angles morts du scrutin.

Une critique de fond sur la « cassure » démocratique

Au-delà du débat technique, Patrice Moundounga Mouity dénonce une dérive plus profonde : « Le seul mérite de l’UDB réside dans sa contribution à la structuration d’un espace public oppositionnel encore en formation et en voie de sédimentation. Mais alors que le Président de la République avait promis aux Gabonais la rupture, nous assistons désormais à une véritable cassure ».

Par cette déclaration, il souligne la contradiction entre le discours de rupture incarné par le général Brice Clotaire Oligui Nguema et la réalité d’un processus électoral marqué par les mêmes travers que par le passé : fraudes, manipulations et suspicion généralisée.

L’interpellation politique du ministre de l’Intérieur

En demandant l’interdiction pure et simple des procurations, Patrice Moundounga Mouity place Hermann Immongault face à ses responsabilités. La circulaire ministérielle, en reconnaissant des fraudes massives, a en effet légitimé les accusations portées par l’opposition et la société civile. Mais pour l’intellectuel du PDG, la réponse ne peut se limiter à des rappels juridiques : elle doit se traduire par des mesures concrètes.

« La rupture annoncée ne saurait survivre à une complaisance vis-à-vis de la fraude », résume-t-il, appelant implicitement le pouvoir à assumer la cohérence de ses engagements.

Une parole qui dépasse le PDG

La sortie de Patrice Moundounga Mouity illustre une tension croissante au sein même de la majorité présidentielle : entre ceux qui veulent préserver la façade institutionnelle et ceux qui plaident pour une rupture réelle avec les pratiques d’hier. En s’attaquant frontalement à la gestion du ministère de l’Intérieur, le directeur du Centre d’Études Politiques du PDG prend le risque d’exposer publiquement ces fractures.

Mais son message est clair : sans courage politique, les élections de septembre 2025 risquent de consacrer non pas une transition démocratique, mais une « cassure » de confiance entre les citoyens et la République.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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