Élections 2025 : l’UDB désormais en maître absolu sur le paysage politique national 

L’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), dont le congrès constitutif ne remonte qu’au 5 juillet 2025, s’impose désormais comme la force politique dominante du Gabon. Au terme des élections législatives, municipales et du premier tour des sénatoriales, la formation présidée par Brice Clotaire Oligui Nguema a confirmé sa suprématie. En raflant la majorité absolue dans toutes les institutions électives, le parti matérialise la volonté de reconfiguration politique exprimée dès les premiers mois de la transition. Cette ascension fulgurante fait de l’UDB le pilier central du nouvel équilibre institutionnel du pays.

Avec 103 députés et 47 sénateurs déjà élus, l’Union démocratique des bâtisseurs contrôle désormais les deux chambres du Parlement. Aux élections locales, le parti est arrivé en tête dans 103 conseils municipaux et départementaux sur 122, asseyant ainsi sa présence sur l’ensemble du territoire national. L’élection des maires avec arrondissements et leurs adjoints, qui a eu lieu le 9 novembre, a confirmé cette domination au plan local. Cette implantation inédite traduit la capacité du parti présidentiel à fédérer des soutiens au-delà des clivages régionaux et partisans.

L’UDB, un parti de convergence et d’ouverture

La victoire écrasante de l’UDB s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la logique institutionnelle d’un régime présidentiel favorise souvent le parti du chef de l’État, qui bénéficie d’un effet d’entraînement lié à sa popularité. Dans ce contexte, les candidats de l’UDB ont largement capitalisé sur l’image et la légitimité du président Brice Clotaire Oligui Nguema, considéré comme l’artisan du renouveau politique et moral du pays. Ensuite, l’efficacité organisationnelle du parti et la discipline de ses cadres ont permis une mobilisation sans faille sur le terrain.

Mais l’un des principaux ressorts de cette domination réside dans la stratégie d’ouverture du parti présidentiel. Depuis sa création, l’UDB a su attirer des cadres venus d’autres formations, notamment du Parti démocratique gabonais (PDG), affaibli par des divisions internes et un recul historique de son influence. Ce rassemblement de sensibilités diverses a contribué à renforcer la base politique du parti, même s’il pose la question de la cohésion idéologique à long terme. À terme, la concentration quasi totale du pouvoir politique entre les mains de l’UDB interroge sur les équilibres démocratiques et la place réservée à l’opposition dans la Ve République.