Elections 2025 : la CNR dénonce un « fiasco électoral » et exige l’annulation du processus

À une semaine du second tour des législatives, la Coalition pour la nouvelle république (CNR) hausse le ton. Par la voix de son porte-voix, l’ancien ministre Vincent Moulengui Boukossou, la plateforme d’opposition a dénoncé ce jeudi un « fiasco électoral » marqué par de graves violations du Code électoral, exigeant purement et simplement l’annulation du processus en cours.
Des irrégularités qualifiées de massives. Pour la CNR, le scrutin du 27 septembre dernier a dépassé « l’ampleur de la fraude telle qu’on la connaissait jusqu’ici ». Dans sa communication, la coalition dénonce une révision non conforme des listes électorales, une validation sélective des candidatures et une composition partisane de la CNOCER et de ses démembrements, considérés comme inféodés au pouvoir.
« Depuis le 30 août 2023, nous n’avons cessé d’alerter sur les dérives de la transition. Aujourd’hui, nos avertissements se confirment : le Code électoral a été violé de bout en bout », martèle la coalition, qui accuse l’exécutif d’avoir organisé des élections loin des standards de transparence et de crédibilité.
Un appel au sursaut national
Dans un contexte post-transition marqué par de fortes attentes démocratiques, la CNR estime que ce scrutin constitue un recul majeur. « Pour préserver la paix et la cohésion nationale bâties autour de l’action du 30 août 2023, nous demandons l’annulation du processus électoral, l’autonomie et l’indépendance de la CNOCER, ainsi qu’une organisation des élections réellement libres et transparentes », propose la coalition.
Cet appel intervient alors que le ministère de l’Intérieur a reconnu lui-même l’existence de fraudes aux procurations et que plusieurs partis, dont Ensemble Pour le Gabon (EPG) d’Alain-Claude Bilie-By-Nzé, ont annoncé leur retrait du processus pour défaut de transparence.
L’UDB en position de force, mais sous contestation
Selon les résultats provisoires publiés par Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), le parti du président Brice Clotaire Oligui Nguéma, est arrivée largement en tête avec 55 sièges sur 145. Le second tour, prévu le 11 octobre, concernera 76 sièges où les duels opposeront majoritairement l’UDB au Parti démocratique gabonais (PDG).
Mais face aux contestations grandissantes, cette avance risque de s’accompagner d’une fragilisation politique, alors que la Ve République se joue sa première grande épreuve de crédibilité électorale.
GMT TV