Élections 2025 : Immongault reconnaît les fraudes et sermonne les présidents de commissions, la contradiction de trop ?

Après avoir admis des « manœuvres massives » liées aux procurations lors du premier tour du samedi 27 septembre, le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault, par ailleurs président de la CNOCER, a cru bon d’adresser un message de « recadrage » aux présidents des commissions électorales avant le second tour. Une sortie qui soulève une question majeure : comment le même responsable peut-il à la fois reconnaître les fraudes, rester juge et partie, et prétendre garantir la transparence du scrutin ?
Dans sa note circulaire du 1er octobre 2025, Hermann Immongault rappelait que chaque électeur ne peut être porteur que d’une seule procuration, et que leur délivrance relève exclusivement des commissions locales ou consulaires. Un rappel qui sonne comme un aveu officiel de dérives : carnets circulant librement, procurations multiples, confusion des registres… Autant de pratiques que le ministère reconnaît, tout en maintenant son autorité exclusive sur le second tour.
Comment celui qui a organisé un scrutin entaché d’irrégularités peut-il encore se poser en garant de la rigueur et de la transparence ? En refusant de se dessaisir partiellement de la gestion du processus, Hermann Immongault entretient un conflit d’intérêts évident et affaiblit la crédibilité de l’ensemble du dispositif électoral.
Le paradoxe d’un arbitre auto-contrôlé
En exigeant des présidents de commissions qu’ils fassent preuve de « responsabilité et de neutralité », le ministre s’adresse à la base alors que le problème vient du sommet. Cette posture autoritaire masque mal une réalité embarrassante : la faillite du pilotage central.
Car à ce stade, la question n’est plus de rappeler la loi, les articles 146 à 148 du Code électoral sont clairs, mais d’en tirer les conséquences. La logique républicaine voudrait que l’on ouvre des enquêtes, suspende les fautifs et associe des instances indépendantes (ACER, magistrats administratifs, société civile) à la supervision du second tour. Rien de tout cela n’a été annoncé.
La crédibilité du second tour en jeu
À quelques jours du scrutin de ce samedi 11 octobre, cette contradiction nourrit le scepticisme d’une partie de la classe politique, déjà ulcérée par les anomalies du premier tour. Plusieurs candidats dénoncent des urnes pré-remplies, des procès-verbaux en double, ou encore des voix « disparues » à la centralisation.
GMT TV