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Élections 2025 : Fallait-il vraiment accuser le PDG de tous les maux ?

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À chaque scrutin, le PDG a longtemps été désigné comme le coupable idéal de toutes les dérives électorales. Mais à l’heure où les nouvelles forces politiques, censées incarner la rupture, s’enlisent dans les mêmes travers, une question dérange : et si le problème n’avait jamais été un parti en particulier, mais une manière bien gabonaise de faire de la politique ?

L’organisation des élections législatives et locales sur l’ensemble du territoire a mis en lumière de profondes ambiguïtés, selon plusieurs observateurs et acteurs politiques. Si l’UDB, grand favori, jubile parfois avec une désinvolture jugée indécente, d’autres voix dénoncent une organisation chaotique. Les annulations pures et simples dans des circonscriptions comme Ntoum, Moabi ou encore dans le département de Lékoni-Lékori en sont l’illustration. Le ministre de l’Intérieur lui-même aurait parlé de la “gravité des faits”.

Ce climat délétère a alimenté une avalanche d’accusations croisées. Chaque camp, pouvoir comme opposition, s’accuse de fraudes massives. Un scénario inédit qui renvoie à une époque où le Parti Démocratique Gabonais (PDG) concentrait à lui seul toutes les récriminations. Aujourd’hui, certains citoyens ironisent sur les réseaux sociaux : « Ils ont fait pire que le PDG ! » Une phrase lourde de sens qui soulève une question dérangeante : regretterait-on déjà l’ancien parti hégémonique ?

À vrai dire, réduire le problème à une seule formation politique relève d’une simplification trompeuse. Le PDG fut longtemps un bouc émissaire commode, mais un parti n’est qu’une coquille vide sans les hommes et femmes qui l’animent. Or, les pratiques douteuses observées lors de ce scrutin rappellent que les travers politiques survivent aux sigles. La transhumance effrénée, constatée dès la naissance du parti présidentiel actuel, a simplement recyclé les mêmes méthodes, reproduisant les mêmes effets.

Le “procès permanent” intenté au PDG apparaît alors sous un autre jour : peut-être que le problème n’a jamais été le parti en soi, mais une classe politique prisonnière de ses réflexes et de sa morale fluctuante. Triste constat pour une démocratie encore en quête de crédibilité.

Cédric Arnaud MOUELET, Communicant.

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