Élections 2025 : EPG boycotte le second tour des législatives et les conseils locaux

Le climat politique s’assombrit à la suite des scrutins du 27 septembre dernier. Le mouvement Ensemble Pour le Gabon (EPG) a annoncé, ce jeudi 2 octobre 2025, son retrait du processus électoral, dénonçant un système jugé « biaisé » et « contraire aux principes démocratiques ».
Dans un communiqué officiel, parvenu à Gabon Media Time (GMT), EPG rappelle que le coup d’État militaire du 30 août 2023 avait été justifié par la nécessité de tourner la page des « élections tronquées » sous le régime d’Ali Bongo Ondimba. Pourtant, note le mouvement, « depuis lors, les promesses de transparence et de démocratie n’ont cessé d’être trahies ».
Le parti souligne notamment les détournements des résolutions du Dialogue national inclusif d’avril 2024, dont vingt-sept dispositions avaient été retirées et cinq autres modifiées « au détriment de la démocratie ». Pour EPG, le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024 n’a fait qu’accentuer la concentration des pouvoirs entre les mains de l’exécutif.
Un rejet clair des structures électorales créées par la transition
EPG rappelle également s’être opposé à la mise en place de nouvelles structures électorales jugées partisanes – la CNOCER et l’ACER – ainsi qu’à la suppression du Centre gabonais des élections (CGE), garant à ses yeux d’une relative neutralité. « Nos avertissements sont restés lettre morte », insiste le communiqué.
Selon le mouvement, les dérives constatées lors de la présidentielle du 12 avril 2025 n’ont fait que se répéter lors des élections couplées législatives et locales du 27 septembre. Le rejet par le Chef de l’État de l’appel au report formulé par le président d’EPG le 18 septembre est perçu comme l’un des déclencheurs des contestations et violences post-électorales qui fragilisent aujourd’hui la transition.
Retrait des candidats et des élus locaux
En signe de cohérence politique, Ensemble Pour le Gabon annonce le retrait de son candidat Davy Kevin Engama, pourtant qualifié pour le second tour à Makokou, ainsi que de Franck Jocktane, dont l’élection à Rennes est contestée. Le parti retire également ses élus locaux de toute participation à la répartition des sièges dans les conseils locaux.
« Ensemble Pour le Gabon ne cautionnera jamais un processus électoral biaisé, contraire aux principes démocratiques et aux aspirations légitimes du peuple gabonais », conclut la déclaration, soulignant la volonté de rester fidèle à ses convictions, quitte à se mettre en marge du jeu institutionnel.
GMT TV