Élections 2025 : circulation saturée à la sortie de Libreville, l’État appelé à mieux s’organiser

Alors que des milliers de Gabonais regagnent progressivement leurs provinces d’origine pour participer aux élections locales et législatives du 27 septembre 2025, la circulation est devenue particulièrement dense sur l’axe Libreville-Ntoum. Entre barrages policiers et embouteillages, les automobilistes peinent à rejoindre leurs localités, soulevant des interrogations sur l’organisation des flux durant cette période exceptionnelle.
Depuis le début de la semaine, l’axe Libreville-Ntoum connaît des embouteillages massifs, contraignant les voyageurs à de longues heures d’attente. « Nous avons passé près de trente minutes pour franchir à peine 50 kilomètres », témoigne un automobiliste en route pour le Haut-Ogooué. Les barrages de contrôle de la gendarmerie et de la police, installés tout au long du trajet, ralentissent davantage la fluidité du trafic.
Pour de nombreux usagers, cette situation complique le retour vers des localités comme Moabi, Mayumba et Moulenguindza au sud, Koulamoutou, Aboumi ou Okondja à l’est, ou encore Bitam dans le Woleu-Ntem. Dans un contexte électoral où le droit de vote doit être garanti à tous, ces obstacles logistiques interrogent sur l’efficacité de l’organisation.
L’État face à sa responsabilité logistique
La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, est en première ligne pour assurer la réussite du scrutin. Mais la gestion du trafic, qui relève aussi du ministère de la Défense et des forces de sécurité, apparaît comme un maillon faible de la chaîne organisationnelle.

« Faut-il maintenir autant de barrages routiers en période électorale, au risque de décourager les électeurs de regagner leurs localités ? », s’interroge un observateur. La question renvoie directement à la responsabilité de l’État de garantir non seulement la sécurité, mais aussi l’accessibilité physique au vote.
Faciliter le retour des électeurs, un impératif démocratique
Dans une démocratie où la participation électorale constitue un pilier, l’État doit veiller à ce qu’aucun obstacle inutile n’entrave l’expression citoyenne. Alléger temporairement les dispositifs de contrôle, mettre en place des couloirs de circulation prioritaires ou organiser des navettes sécurisées pourraient constituer des pistes concrètes pour fluidifier le trafic.
À trois jours du scrutin, le gouvernement est interpellé : l’organisation des élections ne peut se limiter aux urnes et aux bureaux de vote. Elle commence dès les routes, que des milliers de Gabonais doivent emprunter pour exercer leur droit constitutionnel.
GMT TV