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Élections 2025 : Chamberland Moukouama dénonce «une nation qui s’est accoutumée à la tricherie»

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Alors que les Gabonais sortent à peine des urnes pour les scrutins législatifs et locaux du 27 septembre 2025, la réaction de Chamberland Moukouama, figure connue de la société civile et acteur de la vie publique, sonne comme une interpellation brutale. Pour lui, ces élections ne sont que le miroir d’un mal plus profond : une société rongée par la tricherie à tous les niveaux.

« Nous aimons tricher ». Dans un post publié sur Facebook, Chamberland Moukouama a dressé un réquisitoire glaçant : « Ces législatives et locales sont le miroir de ce que nous, Gabonais, sommes. Nous aimons tricher. Les CV, on triche. L’eau et l’électricité, on triche. La route, on triche. Les promotions dans l’administration, on triche. » Une déclaration qui, au-delà des urnes, vise à pointer du doigt une culture de la fraude généralisée, devenue presque banale dans la vie publique.

Ses propos résonnent comme une accusation collective, mais aussi comme un appel à une prise de conscience. Car selon lui, le problème dépasse les partis politiques ou les institutions : il est enraciné dans les comportements du quotidien.

Une élection comme révélateur d’un malaise national

La sortie de Chamberland Moukouama intervient dans un contexte où de multiples irrégularités électorales ont déjà été dénoncées : listes électorales contestées, scrutateurs absents, achats de conscience, transhumance d’électeurs. Pour l’acteur public, ces dysfonctionnements ne sont pas isolés : ils traduisent une société où « la tricherie » est devenue une norme, du sommet de l’État jusqu’au citoyen lambda.

En posant ce diagnostic, Moukouama met le doigt sur un enjeu fondamental : la sincérité de la démocratie ne peut être restaurée sans une révolution des mentalités.

« Ensemble, combattons la tricherie »

L’appel final de son message est sans ambiguïté : « Ensemble, combattons la tricherie. » Une exhortation qui va bien au-delà du cadre électoral et qui invite chaque Gabonais à interroger sa propre responsabilité dans la perpétuation de ce système. Car, comme il le souligne, il ne suffit pas d’accuser les institutions : c’est toute une société qui doit rompre avec la fraude et le mensonge pour espérer construire la 5ᵉ République sur des bases saines.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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