Elections 2025 : Bilie-By-Nze à Oligui Nguema, « Le président ne peut ignorer ce qui relève de son autorité »

La réaction du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, dénonçant samedi 23 août 2025 des « informations troublantes » sur les listes de candidatures, a suscité une vive polémique. En première ligne, Alain Claude Bilie-By-Nze, président d’Ensemble pour le Gabon (EPG) et finaliste malheureux de la présidentielle d’avril dernier, a dénoncé une posture incohérente du chef de l’État, désormais constitutionnellement chef du gouvernement.
Dans un long post publié sur Facebook et sur X, ce samedi 23 août 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema a dénoncé des « incongruités inacceptables » dans la composition des listes électorales pour les législatives et locales du 27 septembre. Il a exhorté le ministère de l’Intérieur à agir avec « rigueur et impartialité » et confirmé la tenue d’un dépouillement bureau par bureau en présence des médias.
Bilie-By-Nze rappelle les prérogatives présidentielles
Mais cette sortie n’a pas tardé à provoquer une salve de critiques. Alain Claude Bilie-By-Nze y a vu une contradiction institutionnelle. « Parler ‘des informations troublantes qui (…) parviennent’ est par conséquent un non-sens, dans la mesure où le PR n’est plus détaché de l’action du gouvernement dont il est le chef », a-t-il déclaré.
L’ancien Premier ministre, par ailleurs candidat arrivé 2ème à la présidentielle d’avril 2925, a ajouté avec acidité que le fonctionnement de la République se heurtait ici aux termes de la nouvelle loi fondamentale. « Lire la Constitution avant promulgation eût été utile. Quelqu’un pourrait-il expliquer à l’auteur de ce post que la Constitution adoptée en novembre 2024 fait du PR le chef du gouvernement et que, de ce fait, le ministre de l’Intérieur agit sous son autorité directe ? », a-t-il martelé.
Les critiques des citoyens amplifient le débat
La réaction de Bilie-By-Nze a trouvé un écho sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes ont fustigé ce qu’ils considèrent comme une « mise en scène démocratique ». Sur X (anciennement Twitter), une citoyenne, Chantal Kiki, s’est insurgée. « Législatives made in Oligui Nguema : on valide qui on veut, on rejette sans explication, et on appelle ça démocratie. Un vrai chef-d’œuvre d’illusion », a-t-elle publié.
Un autre compte, Citoyenne Libre et Engagée, a rappelé que « les élections législatives se déroulent de façon autonome : leur calendrier et leur organisation ne dépendent pas du Président, mais d’une autorité électorale ou de règles constitutionnelles fixées à l’avance. Mais bon, au vu de votre historique, ce n’est pas évident. »
Une fissure entre image réformatrice et pratique institutionnelle
Cette polémique met en lumière une tension croissante : Brice Clotaire Oligui Nguema cherche à afficher l’image d’un garant de la transparence démocratique, mais son rôle institutionnel l’expose directement aux critiques. Pour ses opposants, le président ne peut dénoncer des irrégularités dont il porte, en dernière instance, la responsabilité politique.
À quelques semaines de deux scrutins cruciaux, cette passe d’armes souligne les fractures d’un processus électoral encore fragile. Elle révèle aussi que, malgré les gages de transparence promis, la confiance d’une partie de l’opinion publique reste à reconquérir.
GMT TV