Élections 2025 à Mitzic : entre dénonciations d’irrégularités et attitude controversée du candidat UDB

Les élections législatives et locales du 27 septembre 2025 continuent de susciter une onde de choc dans la circonscription de Mitzic, dans le département de l’Okano. En effet, comme dans d’autres circonscriptions du pays, les résultats du scrutin sont remis en question par de nombreux acteurs politiques, qui dénoncent des irrégularités marquantes. Au cœur de ces accusations se trouve le candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), dont la campagne est critiquée pour sa légèreté morale et éthique.
Selon plusieurs candidats et habitants de la localité, le scrutin à Mitzic a été entaché par une série de pratiques douteuses. Parmi les faits dénoncés figurent des bureaux de vote « à coloration unique » (UDB), un recours excessif au vote par procuration, ainsi que l’empêchement des représentants des candidats d’accéder à certains bureaux de vote. Lorsque ces représentants parviennent à entrer, ils sont souvent relégués à l’arrière des bureaux, annihilant ainsi leur capacité à superviser le processus électoral.
Des manoeuvres frauduleuses
D’autres signalent que certains présidents de commission étaient sous contrôle, tandis que des scrutateurs, incompétents, étaient chargés de la gestion des opérations. Les procès-verbaux, souvent rédigés au crayon, rendent leur exploitation problématique, et le refus de certains présidents de fournir des copies de ces documents à des représentants de candidats ajoute à la confusion ambiante. « Il est indubitable que la première élection sous l’ère de la 5ème République ne peut être considérée comme une réussite », affirment-ils.
Autre source de mécontentement : l’attitude du candidat UDB qui se serait approprié sans vergogne les réalisations du président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, capitalisant sur ces projets de développement alors qu’il n’en est pas l’initiateur pour sans doute flouer les électeurs. Des agissements aux allures d’actes de roublardise qui auraient trouvé le silence coupable des autorités locales à l’instar du gouverneur du Woleu-Ntem Jules Djeki laissant croire à une sorte de connivence.
Cette récupération, jugée inappropriée par une partie de l’opinion publique, fait rougir d’embarras certains électeurs, qui voient en cette manœuvre une tentative d’intimidation macabre par une candidature en manque de vision et d’arguments.
Face à cette situation préoccupante, il est légitime de se poser des questions : comment un candidat peut-il revendiquer à ce point des projets qui n’appartiennent pas à sa sphère d’action ? Les autorités administratives sont-elles devenues des instruments au service d’un candidat ?
Ainsi, l’ensemble des acteurs politiques ont émis le vœux que le Ministère de l’Intérieur et les instances responsables de l’organisation des élections prennent des mesures courageuses pour faire disparaître ces pratiques anachroniques qui ternissent l’image du Gabon et compromettent la crédibilité du Président de la République. « Nous formulons des propositions pour garantir une plus grande transparence lors de cette consultation électorale cruciale notamment le panachage des scrutateurs, incluant des membres des équipes des candidats, pour assurer une équité; la rétention uniquement des scrutateurs ayant été formés pour leurs fonctions ou encore un encadrement strict, voire la suspension de l’usage des procurations », ont-ils indiqué.
Ces initiatives constituent autant d’étapes vers un Gabon apaisé et une démocratie solide, fine et respectueuse des principes de transparence et d’équité.
GMT TV