Education nationale: la Conasysed accuse le gouvernement d’être à l’origine de la grève
Le bras de fer entre les autorités publiques chargées des questions éducatives et les enseignants syndiqués semble s’éterniser. Pour preuve, lors d’une récente déclaration devant la presse locale et internationale, Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) n’y est pas allé de main morte en désignant le gouvernement comme « le seul responsable des grèves au Gabon ».
Malgré des tentatives unilatérales de trouver une solution idoine aux tensions qui minent le secteur éducatif, le gouvernement reste de marbre. Une position des plus inappropriées et ce, d’autant plus que le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda s’est réfractaire au dialogue social en privilégiant « le mépris » vis-à-vis de ceux censés assurer l’éducation des élites de demain. Dans les colonnes de notre confrère le quotidien L’Union, le ministre de l’Education nationale avait révélé par la publication de quelques chiffres que seules une vingtaine d’établissements sur 120 étaient en grève.
Un véritable affront pour ces agents publics qui espéraient beaucoup mieux de leur tutelle. Aussi, le gouvernement viole allégrement l’article 8 de la Convention n° 151 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant la protection du droit d’organisation et les procédures de détermination des conditions d’emploi dans la Fonction publique.
Que dire des conditions d’ouverture de dialogue social? Le gouvernement aurait a contrario initié un dialogue depuis le vendredi 19 novembre dernier à l’École normale supérieure (ENS) avec des syndicats qui ne sont pas en grève.
Qu’est-ce à dire ? Le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda méconnaît-il les textes encadrant cette procédure de règlement de différends avec les partenaires sociaux ? Ou choisit-il volontairement de réinventer la roue? Pourtant si on se fie aux textes en vigueur, « le gouvernement gagnerait à discuter, à négocier uniquement avec la coalition Sena-Conasysed dans un délai raisonnable pour sortir de la crise conformément aux textes en vigueur ci-dessus évoqués, et non avec toutes les autres organisations syndicales qui ne sont pas en grève et qui estiment que tout va bien dans le meilleur des mondes », a indiqué le délégué général Louis Patrick Mombo. Vivement une suite heureuse !