Éducation nationale : 194 milliards en 2023, 228 milliards en 2024… mais où sont les résultats ?

L’examen des projets de loi de règlement pour les exercices 2023 et 2024 a mis en lumière un paradoxe inquiétant : malgré une hausse significative des crédits alloués à l’éducation nationale – 194,2 milliards de FCFA en 2023 contre 228,3 milliards en 2024 –, les résultats sur le terrain restent largement en deçà des attentes.
Devant les députés de la Transition, la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, a reconnu que « l’exécution des crédits a été fortement perturbée par les événements politiques du 30 août 2023 et le chronogramme de transition n’a pas facilité la réalisation de certains projets ». Autrement dit, la hausse des enveloppes n’a pas suffi à impulser une véritable dynamique de transformation.
Pourtant, plusieurs avancées sont à mettre à l’actif du département : la gratuité des inscriptions, la distribution de manuels scolaires et la mise en solde de postes budgétaires pour les enseignants. Mais ces mesures, jugées « cosmétiques » par certains parlementaires, ne suffisent pas à masquer les carences persistantes.
Des infrastructures délabrées et des classes surchargées
« De nombreux objectifs n’ont pas été atteints », a martelé l’honorable Jean Paulin Ekoua Sima. Le constat est implacable : dans les zones rurales, les écoles primaires et pré-primaires continuent de se dégrader faute d’entretien. Dans les grandes villes, les effectifs pléthoriques transforment certaines salles de classe en véritables amphithéâtres, au détriment de la qualité de l’enseignement.
Face à ces critiques, la ministre a rappelé que la mission Éducation nationale s’inscrit dans la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema, articulée autour de trois axes : réforme de la gouvernance, amélioration de la qualité et accès, et modernisation du cadre de vie scolaire.
Transformer les milliards de FCFA en résultats. Mais une question demeure : comment transformer ces milliards en résultats tangibles ? Pour les parlementaires, la clé réside dans une gouvernance budgétaire plus rigoureuse, capable de faire correspondre les crédits votés aux réalités des établissements. À l’heure où le Gabon prétend bâtir une Cinquième République inclusive, l’éducation ne peut rester une promesse sur papier.
GMT TV