Eaux et Forêts : un tournant sécuritaire pour la protection de l’environnement
Le Conseil des ministres du 29 décembre 2025 a acté une réforme majeure du secteur environnemental avec l’adoption de plusieurs textes consacrant la montée en puissance du Corps paramilitaire des Eaux et Forêts. Cette évolution marque un tournant sécuritaire assumé dans la gestion du conflit homme-faune, la lutte contre la criminalité environnementale et l’affirmation d’une souveraineté écologique désormais placée au cœur de l’action de l’État.
Une professionnalisation attendue du Corps paramilitaire. Érigée en Corps autonome paramilitaire par ordonnance en août 2025, l’administration des Eaux et Forêts franchit une nouvelle étape décisive. Le Conseil des ministres a adopté un statut particulier des personnels, ainsi que des textes portant organisation et attributions du Corps paramilitaire des Eaux et Forêts. L’objectif est clair : adapter l’outil administratif et opérationnel à la nature sécuritaire des missions exercées sur le terrain.
Surveillance des forêts, lutte contre le braconnage, contrôle de l’exploitation illégale des ressources naturelles ou encore interventions dans des zones à forte contrainte opérationnelle, les missions des agents exigent désormais une structuration, une discipline et des moyens comparables à ceux des forces de sécurité.
Le conflit homme-faune au cœur de la réforme
Cette réforme intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les populations rurales et la faune sauvage. Des pertes humaines, des destructions de cultures et des condamnations judiciaires ont mis en lumière les limites du dispositif existant. En dotant les Eaux et Forêts d’un cadre paramilitaire renforcé, l’État entend mieux prévenir les conflits, sécuriser les zones sensibles et apporter des réponses opérationnelles plus rapides et plus justes.
Le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a d’ailleurs instruit un recensement des personnes condamnées dans le cadre du conflit homme-faune, annonçant une approche plus humaine et équilibrée, conciliant protection de la biodiversité et réalités sociales.
L’intégration des écogardes, un signal fort
Autre avancée notable : les textes prévoient des mécanismes d’intégration encadrés pour les agents non permanents, notamment les écogardes de l’Agence nationale des parcs nationaux. Longtemps en situation de précarité, ces acteurs de première ligne verront leur statut sécurisé à travers des parcours de formation adaptés et une reconnaissance juridique de leurs missions.
Cette intégration constitue un signal fort en faveur de la professionnalisation de la protection environnementale et de la valorisation des femmes et des hommes engagés sur le terrain.
Vers une souveraineté écologique assumée
Au-delà de la dimension administrative, la réforme traduit une ambition politique : faire de la protection de l’environnement un enjeu de souveraineté nationale. Face à la criminalité environnementale transnationale et aux défis climatiques, le Gabon entend renforcer son dispositif sécuritaire pour préserver son patrimoine forestier, faunique et hydrique.
Reste désormais le défi de la mise en œuvre effective : moyens matériels, formation, coordination interservices et acceptabilité sociale. Autant de conditions nécessaires pour que ce tournant sécuritaire se traduise, concrètement, par une protection durable de l’environnement et des populations.








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