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Eaux et Forêts : les agents réclament 15 mois d’arriérés et déclenchent un mouvement de grève

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Un mouvement d’humeur a éclaté cette semaine au ministère des Eaux et Forêts. Réunis autour de leur syndicat, les agents dénoncent l’accumulation d’arriérés de salaires, une gouvernance jugée défaillante et l’opacité dans la gestion des ressources matérielles et budgétaires.

Un attroupement inhabituel a été observé en milieu de semaine sur le parking du ministère des Eaux et Forêts à Libreville. À l’origine de cette mobilisation, un mouvement de grève déclenché par les agents regroupés au sein du Syndicat national des agents des Eaux et Forêts (Synapef). En cause : le non-paiement de cinq trimestres d’arriérés de salaires, soit près de 15 mois d’impayés, selon les représentants syndicaux.

Une grève décidée en assemblée générale

Prenant la parole, le président du Synapef, Guy Roger Pambou, a rappelé le cadre légal ayant conduit à cette décision. « Le Code du travail est clair. Lorsqu’un préavis est déposé et que le délai légal est dépassé sans réponse satisfaisante, le syndicat retourne devant l’assemblée générale pour décider de la conduite à tenir. Et l’assemblée a décidé d’entrer en grève », a-t-il déclaré.

Si le mouvement est effectif depuis mercredi, le syndicat assure vouloir agir dans le respect des textes. Un service minimum est maintenu afin de ne pas paralyser totalement l’administration. « Il y aura des agents au poste, puis au piquet de grève », a précisé Guy Roger Pambou, soulignant que l’objectif n’est pas de bloquer l’institution, mais de contraindre l’administration à renouer avec le dialogue social.

Une crise de gouvernance dénoncée

Au-delà des revendications salariales, le Synapef pointe une crise plus profonde au sein du ministère. Le syndicat dénonce notamment la baisse significative de l’enveloppe budgétaire liée à l’application de l’arrêté 43, passée, selon ses chiffres, de 750 millions à moins de 400 millions de francs CFA.

Les agents s’interrogent également sur le sort de plusieurs équipements acquis ces dernières années, notamment près de 300 ordinateurs dans le cadre du projet Padeg, des véhicules achetés en 2023, ainsi que sur la répartition effective des 3 000 postes budgétaires annoncés par la Présidence de la République.

Face à cette situation, le Synapef lance un appel solennel au chef de l’État afin qu’il intervienne pour rétablir la transparence, assainir la gouvernance et restaurer la crédibilité du ministère des Eaux et Forêts. En attendant une issue à cette crise, le mouvement de grève demeure maintenu, dans un climat social déjà marqué par de fortes tensions au sein de l’administration publique.

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