Drépanocytose : le Pr. Ondo s’en va le jour de la célébration de la Journée mondiale
À 71 ans et des suites d’une maladie à Libreville, le professeur en pédiatrie Alain Ondo qui a consacré toute sa carrière au traitement de la drépanocytose, a tiré sa révérence au moment où la communauté internationale célèbre, ce lundi 19 juin, la lutte contre cette maladie.
Vécue comme une véritable perte, cette disparition de « l’ami des enfants malades » comme l’avaient surnommé de nombreuses familles au Gabon, renvoie au monde de la médecine l’image d’un pédiatre émérite qui a fait-faire un pas à la science après la guérison de Gérémi, un enfant âgé d’un an et porteur du gène de la drépanocytose.
Né de parents drépanocytaires et lui-même homozygote avec un taux d’hémoglobine S de 97%, l’enfant avait reçu de l’équipe médicale dirigée par le médecin chercheur une greffe de sang de cordon. Trois mois après, le taux d’hémoglobine S qui était de 97% est passé à 38%, alors que l’hémoglobine A qui était inexistante est apparue à hauteur de 48% ainsi que l’hémoglobine F qui affichait 9%. « Cet enfant peut désormais avoir une vie normale et ce n’est donc plus la drépanocytose qui compliquera la vie de cet enfant dans l’avenir », avait conclu de manière formelle le Pr. Alain Ondo en 2012.
Cette technique considérée comme une solution réaliste pour les familles africaines en lieu et place de la greffe de moelle osseuse, pourtant envisageable, mais qui limitait les chances de greffe non apparentée à 68%, alors que la greffe de sang de cordon élevait les chances à 99%.
Il s’agit de la greffe de cellule souche placentaire qui consiste à prélever du sang du cordon ombilical, qui va être par la suite mis dans des poches de sang transfusé aux enfants drépanocytaires et la thérapie génétique. Aujourd’hui, plusieurs pays africains, européens et américains constituent des banques de sang de cordon.
D’autres remarquables avancées de l’illustre pédiatre-chercheur gabonais concernent la Nutrithérapie de l’enfant drépanocytose qui implique le secteur de la médecine traditionnelle ; la Dregafusine, médicament à base d’écorces de bois, le Mayusin, médicament à base de manioc qui est un aliment antidrépanocytaire.
Dans un pays où la drépanocytose touche 25% des familles selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), son ultime combat était la création d’un Centre de traitement de la drépanocytose pour une meilleure prise en charges des patients atteints de cette pathologie devenue un problème de santé publique à l’échelle de l’Afrique puisqu’elle apparaît comme l’hémoglobinopathie la plus fréquente et la plus grave en Afrique noire.
Footballeur dans ses débuts, le Professeur émérite Alain Ondo était également le président de la Société gabonaise de la drépanocytose et de la Société africaine d’hématologie.
Edgard Nziembi Doukaga
Bonjour,
C’est une grande perte pour la science et pour notre pays. Nous souhaitons absolument que ses recherches se poursuivent et qu’ils soient repris par la communauté scientifique du Gabon. La drépanocytose touche de nombreuses familles dans le monde et au Gabon en particulier. Le docteur Alain ONDO, avait énormément progressé dans ses travaux de recherche et le cas en 2012 de cet enfant guéri, montre à quel point il avait avancé.
Au Gabon, nous avons beaucoup de mal à promouvoir ce qui est excellent. Que ses travaux ne restent pas dans les TIROIRES.