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 Bilie-By-Nze à Iba-Ba: «la vraie paix consiste pour chacun à connaître sa place et à s’y tenir»

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Cette pharse pour le moins anodine lors du discours de politique générale du Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze qui ne manquera pas de susciter moult débats au sein de l’opinion. Et pour cause, celle-ci semble être une réponse à l’allocution de l’archevêque métropolitain de Libreville, Mgr. Jean Patrick Iba-Ba, qui avait souhaité que « l’année 2023 soit placée sous le sceau de la vérité, de la justice et de la paix », notamment sur le plan politique et social. 

Le souhait formulé par l’archevêque métropolitain de Libreville au nom de l’ensemble des confessions religieuses n’aurait-il pas été du goût du nouveau chef du gouvernement? C’est la question qu’on pourrait se poser au vu des propos pour le moins sarcastiques tenus par Alain-Claude Bilie-By-Nze lors de son discours devant l’Assemblée nationale, qui de manière subtile, aurait décidé de régler ses comptes avec l’homme de Dieu. 

En effet, lors de son allocution face au chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, Mgr. Jean Patrick Iba-Ba avait émis le vœu que « l’année 2023 soit placée sous le sceau de la vérité, de la justice et de la paix ». Sans langue de bois, ce dernier avait évoqué entre autres la problématique de la surpopulation carcérale qui renvoyait une image désastreuse de la justice au Gabon, mais aussi les échéances électorales prévues cette année qui selon lui devraient se dérouler dans la paix. 

Dans le même élan, l’archevêque métropolitain de Libreville avait de manière subliminale invité l’exécutif à «  prendre en compte la volonté de tous les Gabonais » évoquant semble-t-il l’issue des prochaines élections. « Nous souhaitons que l’année 2023 soit une année de vérité, de justice et d’apaisement des tensions politiques, une année d’inclusion sociale pour l’amélioration des conditions de vie de tous nos concitoyens », avait déclaré Mgr. Jean Patrick Iba-Ba. 

Répondant semble-t-il à cette déclaration qui avait d’ailleurs suscité une vague de sympathie dans l’opinion, Alain-Claude Bilie-Nze, tout en émettant le voeux que le pays sorte « de la démocratie de la confrontation violente, pour une démocratie plus apaisée, faite d’écoute, de conciliation, et de prise en compte du point de vue de l’autre, même minoritaire », n’a pas manqué de reprendre subtilement l’archevêque de Libreville. Ainsi, sans le citer nommément il a souligné que « la vérité, si elle existe, n’a pas de camp, elle est la vérité, que la justice, lorsqu’elle existe, doit être la même pour tous » mais surtout que « la vraie paix consiste pour chacun à connaître sa place et à s’y tenir ».


Une dernière phrase qui, pour de nombreux observateurs, semble être une réponse du berger à la bergère. Le chef du gouvernement n’ayant semble-t-il pas apprécié le volontarisme affiché par l’Eglise catholique ces dernières années, notamment son nouveau positionnement politique. Ce dernier, qui a d’ailleurs donné lieu à des manifestations de soutien sur les réseaux sociaux et sur le terrain lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière de la 36ème conférence épiscopale du Gabon avec des appels à une implication plus accrue des confessions religieuses et à la nomination de Mgr. Jean Patrick Iba-Ba comme président du Conseil gabonais des élections (CGE). Une posture du nouveau Premier ministre qui serait alors aux antipodes des aspirations clairement affichées lors de sa déclaration de politique générale intervenue il y a juste quelques jours, où ce dernier prônait l’institution dans notre pays, d’un jour consacré à la prière pour tous les habitants du Gabon quelles que soient leurs obédiences religieuses. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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2 commentaires

  1. N’est-ce pas à sa place qu’il est !?
    Il exécute son rôle d’archevêque l’église est là pour transformer les vies et aider au mieux pour un bon fonctionnement de toutes choses que Dieu trouve bonnes (Paix…)

    Ses voeux ont étés pour plusieurs , les meilleurs voeux adressés durant cette cérémonie.

  2. Ce n’est pas dans l’interêt de Bilie-By-Nze de s’adresser au Monseigneur. Cette phrase à mon avis est à l’endroit des opposants ou encore des personnes qui seraient tentées de rejoindre la rue après les élections.

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