Dominique Tchimbakala, la voix exigeante du journalisme francophone en dialogue avec la presse gabonaise

Journaliste franco-congolaise au parcours singulier, Dominique Tchimbakala, par ailleurs marraine de la circonstance, a rencontré le lundi 6 octobre 2025 un groupe de journalistes gabonais dans le cadre du programme « Libreville-Montpellier – Médias & Démocratie », un jumelage axé sur la formation, la déontologie et l’innovation dans le traitement de l’information. Une rencontre marquée par la franchise, la passion et la lucidité d’une professionnelle qui incarne l’exigence du métier face aux défis du journalisme africain contemporain.
Une carrière forgée dans la rigueur. Formée d’abord à la communication avant de se tourner vers le journalisme, Dominique Tchimbakala s’impose par son parcours hybride et sa discipline de terrain. Passée par France 2, où elle couvrait les sujets de société et de santé, puis par Le Magazine de la Santé sur France 5, elle y apprend la précision, le rythme et la vérification des faits. « Quand on fait du news, tout va très vite : vous partez le matin, vous tournez, vous montez, et à 13h, votre sujet doit être à l’antenne. C’est formateur, exigeant, mais c’est le cœur du métier », a-t-elle confié.
Son arrivée à TV5MONDE marque un tournant. Pigiste devenue présentatrice du Journal Afrique, elle incarne dès 2017 une nouvelle vision : celle d’un continent raconté par lui-même. Sous son impulsion, le journal adopte une approche plus “terrain”, connectée aux réalités africaines, loin du regard occidental souvent dominant.
« Informer n’est pas séduire »
Face aux journalistes gabonais, elle n’a pas mâché ses mots. « On ne peut pas être à la fois journaliste et militant, journaliste et communicant. Quand vous informez, vous servez le public, pas un camp », a-t-elle précisé.
Cette mise au point, portée avec pédagogie, résonne fortement dans un contexte où la frontière entre journalisme et communication s’estompe souvent et le Gabon n’est pas en reste. Pour Dominique Tchimbakala, le rôle du journaliste n’est pas de convaincre mais d’éclairer, et cela suppose d’être formé, structuré, et solidaire. « Ce qui protège les journalistes, ce ne sont pas seulement les lois ou les démocraties, mais le fait d’être unis comme un corps professionnel », a-t-elle poursuivi.
Une voix du renouveau médiatique africain
Depuis son départ de TV5MONDE, Dominique Tchimbakala a pris un nouveau virage : l’éducation aux médias sur les réseaux sociaux, qu’elle considère comme le véritable champ de bataille contre la désinformation. « Le public ne va plus vers les médias traditionnels. Si nous voulons regagner sa confiance, il faut aller là où il est », a-t-elle affirmé, annonçant une série d’initiatives en ligne destinées à renforcer la culture de l’information sur le continent.
Son ambition : reconnecter le public africain avec un journalisme exigeant, mais accessible, ancré dans la vérité plutôt que dans le sensationnalisme. Dans un paysage médiatique africain en pleine mutation, Dominique Tchimbakala incarne une exigence rare : celle de la rigueur, de la responsabilité et de la transmission. Face aux journalistes gabonais, elle n’a pas seulement partagé une expérience, mais rappelé une mission : celle d’informer sans se renier.
GMT TV