Gabon : les établissements supérieurs privés au bord de la fermeture à cause de la dette de l’État
Les promoteurs des établissements d’enseignement supérieur privés au Gabon sonnent l’alarme face à une crise financière imminente causée par le non-paiement des arriérés dus par l’État, une situation qui perdure depuis près de trois ans. Interrogés par l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), plusieurs responsables d’écoles expriment leurs préoccupations quant à l’avenir de ces institutions, qui ont longtemps constitué une alternative locale pour les étudiants jadis contraints de s’expatrier pour poursuivre leurs études en Afrique ou en Europe.
Historiquement, ces établissements privés ont joué un rôle important dans le paysage éducatif gabonais, contribuant à diversifier l’offre académique et à maintenir de nombreux jeunes au pays. Cependant, cette dynamique est désormais menacée par une grave crise de trésorerie.
Une dette de l’Etat de plus en plus lourde
Les dettes publiques accumulées, résultant des frais de scolarité non réglés pour les étudiants inscrits dans le privé, plongent plusieurs institutions dans des difficultés financières sévères, au point que certains ne parviennent plus à rémunérer leurs enseignants ou à couvrir les coûts de fonctionnement essentiels. « Nous sommes arrivés à un point critique. Sans apurement des arriérés, certains établissements risquent de fermer », souligne un promoteur, rappelant que le secteur privé joue un rôle complémentaire à l’offre publique et participe activement à la formation nationale.
Les acteurs du secteur estiment que pour que la volonté des autorités de renforcer la formation locale se concrétise, il est impératif d’établir un mécanisme de soutien financier durable. Ils appellent à l’élaboration d’un plan de soutien qui inclurait la régularisation des dettes, une meilleure concertation avec les institutions concernées et la création d’un cadre de partenariat stable et efficace.
Pour les responsables des établissements privés, l’enjeu va bien au-delà de la survie de ces institutions. Il s’agit de l’avenir de milliers d’étudiants et de la capacité du Gabon à former des ressources humaines compétentes pour soutenir son développement. « La formation est la colonne vertébrale du développement. Nous demandons simplement les moyens de continuer notre mission », concluent-ils avec insistance.
La situation actuelle met en lumière l’importance d’un dialogue constructif entre le gouvernement et les investisseurs du secteur éducatif, afin de garantir un avenir durable pour l’éducation supérieure au Gabon.








Combien d’établissement sont victimes de cela ?