Dette publique : Fitch Ratings dégrade la note souveraine de la France

Coup dur pour Paris, vendredi 12 septembre 2025, l’agence de notation Fitch Ratings a décidé d’abaisser la note souveraine de la France d’un cran, passant de AA- à A+. Si la perspective reste stable, ce déclassement traduit une inquiétude grandissante des marchés face à la combinaison explosive d’une dette publique élevée et d’une scène politique minée par les divisions.
Dans son rapport, Fitch met en avant un diagnostic sévère : « La chute du gouvernement lors d’un vote de confiance illustre la fragmentation et la polarisation croissante de la politique intérieure ». Une telle instabilité, ajoute l’agence, réduit la capacité de l’exécutif à mener une consolidation budgétaire crédible. Conséquence, l’objectif de ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029 apparaît désormais hors de portée.
Un avertissement aux responsables politiques français
Le ministre de l’Économie démissionnaire, Éric Lombard, a déclaré « prendre acte » de la décision, tout en défendant « la solidité structurelle de l’économie française ». Il a toutefois reconnu que l’incertitude politique pèse lourd dans cette appréciation, assurant que le nouveau Premier ministre s’emploie à construire un consensus autour du prochain budget. Une tâche ardue, dans une Assemblée nationale profondément fragmentée. Au-delà de la technicité des notes, l’enjeu est très concret : une France moins bien notée devra payer plus cher pour se financer sur les marchés. Or, le pays, déjà alourdi par une dette dépassant les 3 000 milliards d’euros, soit plus de 114 % du PIB, se retrouve dans une position délicate.
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale de 2024, trois Premiers ministres se sont succédé, sans parvenir à rétablir la stabilité nécessaire à une gestion rigoureuse des comptes publics. Or, la confiance des investisseurs repose autant sur la discipline budgétaire que sur la lisibilité politique.Les agences de notation, qu’il s’agisse de Fitch, Moody’s ou S&P, classent les États de AAA (excellente signature) à D (défaut). Chaque recul fragilise la crédibilité financière d’un pays. Pour la France, ce déclassement agit comme un signal d’alarme. Sans réformes structurelles et sans stabilité politique, la trajectoire de la dette risque de s’assombrir davantage.
GMT TV