Dette publique : 140 milliards d’arriérés vis-à-vis de la Banque d’exportation et d’importation de Chine
Malgré les assurances des dirigeants de la transition qui ne cessent de faire l’apologie de la « restauration de la confiance des bailleurs de fonds internationaux en menant des actions de diplomatie économique et financière », la situation de la dette publique gabonaise demeure préoccupante. Certains partenaires commencent d’ailleurs à s’impatienter. C’est le cas de la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Exim Bank Of China) à qui l’Etat gabonais doit des arriérés à hauteur de 140 milliards de FCFA.
« En seulement 4 mois, la dette du Gabon a été payée et sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds restaurée ». Ces mots du président de la transition, prononcés à l’occasion de son discours de vœux à la nation le 31 décembre dernier, suscitaient l’enthousiasme des populations, mais laissaient perplexes les observateurs de la sphère économique gabonaise. Comment en six mois, le Gabon aurait pu payer 7131 milliards de FCFA de dettes intérieures et extérieurs ?
Quatre mois plus tard, c’est désormais clair. La dette du Gabon n’a pas été payée mais d’une certaine manière, sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds a quelque peu été restaurée. Pour s’en rendre compte, il suffit d’analyser la structure d’endettement du Gabon vis-à-vis de la Chine. 800 millions de dollars US de stock soit près de 490 milliards de FCFA devant être remboursés chaque année à hauteur de 120 millions de dollars US soit près de 74 milliards de FCFA.
140 milliards d’arriérés et le Gabon classé « à risques » par les banques chinoises
Si on se penche sur les règlements en prenant par exemple la période allant de septembre à décembre 2023, on s’aperçoit que la partie gabonaise n’a procédé à aucun règlement des arriérés dûs. Résultat, ceux-ci se situent autour de 140 milliards de FCFA au terme de l’année 2023. Ajouté aux 490 milliards de FCFA de stock de base, on dépasse largement les 600 milliards de FCFA de dettes dues à l’Empire du Milieu. Un montant qui classe le Gabon parmi les pays « à risques » par les banques chinoises.
Inquiétantes et confirmant d’ailleurs les griefs faits aux différentes équipes dirigeantes gabonaises, ces sommes colossales confirment les difficultés de règlement de la dette par les autorités de la transition, qui semblent être allées trop vite en besogne. Ce n’est pas par hasard d’ailleurs que le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas encore décidé de reprendre les décaissements en faveur du pays. Au pied du mur, le gouvernement pourrait se voir contraint de céder aux exigences de Pékin qui réclame entre autres, 1 à 2 cargos de pétrole par an pour éponger progressivement cette ardoise.
A noter toutefois que pour aboutir à un tel accord, il faudrait que l’Etat gabonais s’acquitte d’au moins 40% du montant de ses arriérés, ce qui correspondrait à environ 56 milliards de FCFA.