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Déontologie, IA et fact-checking : l’Union européenne mise sur la presse gabonaise

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Dans un contexte électoral sous tension, l’Union européenne parie sur le renforcement de la presse gabonaise pour consolider la démocratie. Déontologie, intelligence artificielle et vérification des faits : autant de chantiers sur lesquels Bruxelles investit pour faire des médias un levier de crédibilité et de stabilité institutionnelle.

Plutôt que de commenter le processus électoral, l’Union européenne a choisi d’agir en amont, en soutenant la professionnalisation des acteurs médiatiques. Dans le cadre de son appui à la transition, plusieurs formations ont été déployées pour outiller les journalistes sur la responsabilité éditoriale, la vérification de l’information en ligne et les enjeux éthiques liés à l’usage de l’intelligence artificielle.

« Le rôle des médias est essentiel sur le chemin de la démocratisation, en luttant contre la désinformation et en éclairant le citoyen », rappelle Cécile Abadie, ambassadrice de l’Union européenne au Gabon. Ces programmes s’inscrivent dans une enveloppe globale de 2,3 milliards de FCFA (3,5 millions d’euros) dédiée au renforcement des institutions, de la société civile et des médias.

De la formation à l’autonomie rédactionnelle

Ce soutien, qui a bénéficié à plusieurs rédactions nationales et associations professionnelles, vise à structurer un écosystème médiatique capable de traiter l’actualité électorale avec rigueur et pédagogie. L’objectif : bâtir une presse indépendante, financièrement et intellectuellement. « Je reste consciente que le défi majeur demeure celui de l’indépendance financière, condition indispensable à la liberté éditoriale », souligne la diplomate.

Les résultats sont déjà tangibles : élaboration de guides de couverture électorale, création de cellules de fact-checking, production de contenus éducatifs sur la participation citoyenne et introduction d’ateliers sur l’IA responsable dans le traitement de l’information.

Vers une presse pilier de l’État de droit

Pour Bruxelles, cette approche s’inscrit dans une logique de démocratie préventive : former avant de juger, responsabiliser avant de réguler. À l’heure où les réseaux sociaux bousculent les codes du journalisme, le pari est clair : faire des médias gabonais un contre-pouvoir crédible et un acteur central du rétablissement de la confiance publique.

« L’avenir de la démocratie passe par la qualité de l’information », résume Cécile Abadie. Un message fort, à l’heure où le Gabon tente d’ancrer durablement la transparence et la responsabilité dans sa nouvelle architecture institutionnelle.

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