Décès évitables: les structures hospitalières pointées du doigt
Au Gabon, il ne se passe pas un jour sans que des patients trouvent la mort au sein des hôpitaux publics. Obsolescence du plateau technique, laxisme des agents, négligence, des décès pourtant évitables se comptent à la pelle et ce, sans que le ministère de tutelle ne s’en émeuve.
« Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux », énonce le sermon d’Hippocrate répété par tous les personnels de santé.
Pourtant, cet engagement semble se résumer à une belle chansonnette. Et pour cause, une fois en poste, secourir n’est plus la priorité. Sinon comment comprendre que des patients arrivés en urgence soient refoulés par des responsables de certaines structures sanitaires sous prétexte qu’ils sont en sous effectif ou par absence de caution?
Il y a à peine 48 heures, un adjudant chef major a été rabroué à l’hôpital des instructions armées d’Akanda alors même qu’il perdait du sang abondamment. « Maître Poyot », comme il était appelé par ses proches, est passé de vie à trépas pendant que des particuliers tentaient de le conduire au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO). Un énième décès évitable.
Bien qu’avec « si » on refait le monde, il est indéniable que la prise en charge médicale aurait pu le stabiliser et arrêter l’hémorragie. Les responsables de cet établissement sanitaire ont préféré renoncer à leur devoir au nom d’une compétence administrative. Il y a quelques mois c‘était un autre agent qui mourrait sous prétexte que ses proches n’avaient pas versé la somme de 500 000 FCFA en guise de caution. Sapristi !