Derniers articlesPOLITIQUE

Décentralisation : le recrutement d’agents ouvert aux collectivités locales

Ecouter l'article

Les 17 et 18 juin 2025, s’est tenue à Libreville la première réunion de la Commission nationale de la décentralisation, organisée par la Présidence de la République. Présidés par le vice-président Dr. Séraphin Moundounga, représentant le chef de l’État, les travaux ont rassemblé les membres du gouvernement, des représentants des ministères sectoriels, des délégués spéciaux et des experts en gouvernance territoriale. Cette rencontre stratégique visait à poser les bases concrètes du processus de transfert des compétences de l’État vers les collectivités locales. Plus d’une quinzaine de départements ministériels ont été concernés par les discussions, qui ont notamment porté sur les moyens financiers, matériels et humains nécessaires à l’opérationnalisation de la décentralisation dans les 140 entités locales identifiées.

Au cours de la première journée, les participants ont approuvé la proposition d’étendre le transfert des compétences et des ressources aux 52 communes, leurs 40 arrondissements et aux 48 conseils départementaux. Le financement de ces entités serait assuré par une dotation spéciale équivalente à 5 % des ressources propres de l’État, soit une enveloppe prévisionnelle de 100 milliards de FCFA. « S’agissant des moyens humains de l’État à transférer aux collectivités locales, lorsqu’elles n’existent pas ou sont en nombre insuffisant, les collectivités locales devraient recruter ou former les personnels correspondant à leurs besoins, en application des textes en vigueur », précise le document de synthèse. Cette ouverture marque une avancée significative vers une plus grande autonomie locale, notamment dans la gestion des ressources humaines, jusque-là exclusivement encadrée par l’administration centrale.

Les ressources humaines, une prérogative partagée 

Il a été souligné que les collectivités locales pourraient désormais conclure des conventions avec les établissements professionnels, publics ou privés d’enseignement supérieur et post-universitaires. Cela permettrait non seulement de former les futurs agents territoriaux, mais aussi de garantir une meilleure adéquation entre les profils recrutés et les besoins réels sur le terrain. « Les plans de carrières applicables aux personnels de l’État affectés ou mis à disposition auprès des collectivités locales seraient déterminés conformément aux dispositions du Statut général de la Fonction Publique », poursuit le document. Cependant, les agents directement recrutés par les collectivités dans le cadre de leur autonomie seraient, eux, régis par le Code du travail, renforçant ainsi la dualité du régime de gestion du personnel local.

Par cette flexibilité, l’État entend adapter l’action publique aux réalités locales tout en stimulant l’emploi à l’échelle territoriale. Chaque entité décentralisée, avec un budget de base de 500 millions de FCFA, pourra initier un plan de recrutement ciblé, prenant en compte ses spécificités géographiques et démographiques. Les 30 milliards restants de la dotation nationale seront répartis selon ces deux critères afin de garantir l’équité territoriale. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de rendre effective la décentralisation, dont les premières lois, restées inappliquées, datent de 1996.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page