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Crédits carbone : Mays Mouissi donne dix jours pour structurer le marché national

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Le ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, a réuni le 13 août 2025 les principales institutions publiques impliquées dans la gestion des crédits carbone. Objectif : définir sous dix jours un cadre structurant pour un marché national capable de générer des revenus significatifs et de renforcer la stratégie de développement du Gabon.

Une urgence affichée par le gouvernement. Au cours de cette rencontre tenue à son cabinet, le ministre a exhorté ses interlocuteurs à « transformer l’ambition en action », insistant sur la nécessité de sortir des promesses répétées ces dernières années. « Cette rencontre s’inscrit dans la volonté du gouvernement de consolider les ressources financières de l’État afin de mieux soutenir la stratégie de développement nationale », a rappelé le ministère de l’Environnement.

Cinq entités clés ont pris part à cette concertation, appelée à harmoniser les approches, lever les blocages juridiques et définir les mécanismes de vérification et de certification indispensables à un marché crédible. Le délai fixé – dix jours – illustre la volonté politique des autorités de la Vᵉ République, mais suscite des interrogations sur la faisabilité d’une telle structuration en si peu de temps.

Le Gabon, pionnier africain du carbone forestier

Le Gabon dispose d’un potentiel exceptionnel : une capacité annuelle de séquestration estimée à 140 millions de tonnes de CO₂, contre seulement 35 000 tonnes émises. En 2021, le pays devenait le premier en Afrique à recevoir un paiement pour ses efforts de réduction des émissions liées à la gestion durable de ses forêts. Deux ans plus tard, il annonçait la mise sur le marché de 90 millions de tonnes de crédits carbone, validés par la CCNUCC, pour une valeur supérieure à 1,2 milliard de dollars.

Un défi à relever pour la crédibilité internationale

Malgré ces avancées, l’absence d’un cadre juridique robuste continue de fragiliser la stratégie nationale. Experts et observateurs préviennent qu’un dispositif conçu dans la précipitation pourrait compromettre la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Les enjeux sont d’autant plus cruciaux que le Gabon aspire à faire du carbone forestier un levier majeur de financement de son développement.

C’est donc ce 23 août que les institutions devront remettre leur copie au ministre Mays Mouissi. Un test grandeur nature pour mesurer la capacité de l’État à transformer son potentiel écologique en véritable opportunité économique.

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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