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Le braille : un système d’écriture peu vulgariser au Gabon

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Encore peu connu du grand public, le braille, ce système d’écriture tactile à points saillants à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes, ne semble pas pris en compte dans les politiques publiques en matière de santé. Au Gabon, la seule structure permettant son apprentissage est le centre de réadaptation pour handicapés visuels (CRVH) de la fondation horizons nouveaux. Malheureusement, le centre créé en 1966, n’est plus fonctionnel depuis la disparition de sa fondatrice, pénalisant ceux qui en bénéficiaient. 

Au Gabon, les personnes vivant avec un handicap sont confrontées à plusieurs difficultés. Entre isolement social et autonomisation difficile au niveau scolaire, ces personnes, notamment les aveugles et malvoyants, bénéficient d’un soutien quasi inexistant des pouvoirs publics. Selon les statistiques fournies lors de l’Examen périodique du Gabon par le Conseil des droits de l’homme en 2008, sur 705 enfants aveugles, quatre étaient scolarisés au niveau primaire, deux au secondaire et aucun à l’université. Toute chose qui témoigne de l’ampleur de leurs difficultés.

En effet, devant apprendre à se déplacer, à lire et écrire le braille, qui est pour ainsi dire leur seul moyen de communiquer en société, mais qui nécessite du matériel et une formation à l’utilisation de ce langage spécifique, ces personnes sont confrontées à plusieurs obstacles. Parmi eux, principalement, le déficit d’enseignants spécialisés dans la réadaptation pour handicapés visuels capable d’enseigner le braille. Une situation qui fragilise un peu plus l’intégration de ces personnes aveugles ou fortement malvoyantes dans la société et qui nécessite que les autorités en charge des affaires sociales, se penchent sur les défis qui compliquent le quotidien de ces personnes vulnérables. 

Le gouvernement appelé à vulgariser le braille 

Dans un contexte où le Gabon se reconstruit sous le comité pour la transition et la restauration des institutions, le ministre de la Santé et des affaires sociales, le Pr. Adrien Mougougou doit prendre les choses en main afin de mettre en place des politiques adéquates, pour un environnement permettant l’épanouissement des ces personnes handicapées. La réhabilitation du complexe Horizon nouveau qui a toujours été un modèle d’intégration sociale pour les personnes aveugles, pourrait constituer une première base, en plus d’adapter des formations spécifiques dans des centres publics tels que Basile Ondimba et Nkembo. 

Avec un taux de déficience visuelle estimé à 23.8% regroupant  les malvoyants et aveugles, le Gabon dont les nouvelles autorités souhaitent « mettre l’accent sur le vivre ensemble et le quotidien des gabonais » en vue de leur offrir une « plus grande considération », devra donc s’appliquer à accentuer la vulgarisation du braille et relever le défi du manque de structures pour l’enseigner. En cette journée mondiale du braille, il était donc important de rappeler que sans le braille, ces personnes mises en marge de la société, comptent et font partie intégrante de la société gabonaise. Elles méritent donc une meilleure prise en compte. 

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