Covid-19: le Symefoga dénonce les violences infligées au personnel de santé par les forces de l’ordre
C’est par le biais d’une lettre ouverte adressée aux plus hautes autorités que Dr. Adrien Magougou a, au nom du Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga), dénoncé le traitement « brutal » qui leur est réservé par les agents de forces de défense et de sécurité. Lesquels se refuseraient à considérer la carte professionnelle comme un document qui « ne suffit pas » pour être un personnel essentiel.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 est peut-être un révélateur des anomalies dont souffre notre système de santé publique. Si le gouvernement a fait une pile de promesses visant à améliorer l’ordre de soins, il reste que ces projets n’ont toujours pas vu le jour. Et qui mieux que les acteurs dudit secteur pour attester de l’ineffectivité desdites mesures inscrites dans le plan triennal du ministre de la Santé, le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong?
Dans son communiqué de presse rendu public ce mercredi 3 mars 2020, le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon a pointé du doigt plusieurs maux auxquels ils sont quotidiennement confrontés tant aucune amélioration considérable n’a été enregistrée. Mais le Dr. Adrien Magougou, président dudit syndicat a fait une révélation étonnante et déplorable sur le comportement des agents de sécurité et de la défense à leur égard. Et ce, aux heures dites de « couvre-feu ».
A ce propos, Adrien Magougou déclare que « le couvre-feu à 18 heures pose plus de problèmes qu’il n’apporte de solutions […] Le personnel qui doit se relayer et parfois passer 24 heures dans les hôpitaux n’est ni nourri, ni transporté. Il est régulièrement victime de la brutalité des agents des forces de défense et de sécurité pour qui la carte professionnelle ne suffit pas toujours », a-t-il regretté. Une situation également dénoncée par d’autres professionnels de différents secteurs d’activités.
Preuve que les gendarmes, policiers et militaires ne savent pas rendre à ces héros qui bravent le danger tous les jours pour venir en aide aux patients atteints de Covid-19 et d’autres pathologies, le respect et la reconnaissance qui leur sont dus. À quoi ressemblerait une riposte contre la propagation de la Covid-19 si les médecins se retiraient ? C’est la question que devraient se poser ces agents véreux qui n’ont visiblement pas cerné leur rôle dans les artères de la capitale dans ce contexte sanitaire difficile. Vivement une prise de conscience imminente des mis en cause.