Covid-19: le «mosquito», ce nouveau laissez-passer aux check-points
Érigés dans plusieurs grands carrefours du Grand Libreville, les check-points avaient pour but d’être des postes de contrôle des documents administratifs autorisant les populations à circuler après les heures dites de couvre-feu. Pourtant, les agents de forces de sécurité et de défense postés en ces lieux se déconnectent de leurs missions régaliennes en instaurant l’achat du «mosquito» comme laissez-passer.
La crise sanitaire liée au Covid-19 s’avère être un révélateur des travers des corps habillés. En effet, bien que garants de l’autorité de l’État, gendarmes, policiers voire garde républicaine, n’hésitent plus à développer les subterfuges les plus souples pour arrondir leurs fins de mois. Outre les patrouilles improvisées au sein des espaces commerciaux et autres discothèques desquels ils sortent avec des billets « violets », les check-points sont désormais des postes de business.
En effet, si les transporteurs vaccinés sont autorisés à exercer après l’heure du couvre-feu établie entre 21 heures et 5 heures, ceux qui ne semblent pas emballés par la vaccination ont trouvé le créneau pour bénéficier insidieusement du même statut. Selon ces derniers, il suffirait de prévoir quelques billets de 500 FCFA voire 1000 FCFA pour franchir tous les postes avec ou sans documents administratifs. Nos forces de l’ordre se contenteraient-elles de quelques miettes pour braver l’autorité publique ? Sapristi !
Alors, suite aux dénonciations du président du Syndicat libre des transporteurs terrestres au Gabon (Syltteg), Jean-Robert Menie fustigeant le phénomène de racket orchestré par les agents de police et gendarmerie, les mis en cause optent pour un racket 2.0. « Quand tu viens le soir, ils te posent des questions en bloquant tes papiers. Après, ils te rendent et te disent de laisser le mosquito pour chasser les moustiques pendant qu’ils sont d’astreinte », a indiqué Axel Moukambi, un transporteur qui aurait expérimenté la pratique. De quoi jeter une fois de plus l’opprobre sur nos forces armées.