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Covid-19: grands oubliés du gouvernement, les footballeurs gabonais se disent «clochardisés»

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C’est à la faveur d’un entretien accordé à Gabon Media Time le mardi 16 février dernier que le président de l’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (Anfpg) a tenu à dénoncer le traitement désobligeant infligé aux joueurs de football. En effet, Rémy Ebanega a listé les maux auxquels font face près de 1000 sportifs du ballon rond qui doivent désormais se débrouiller pour se loger, se nourrir et même se vêtir.

Si le ministre des Sports a récemment révélé qu’il ambitionne conduire l’équipe nationale de football du Gabon en Coupe du monde de la FIFA qui se tiendra en 2022 au Qatar, les personnes ressources censées rendre cet idéal réaliste ont tenu à rappeler à leur ministre de tutelle leur situation précaire accentuée par la crise sanitaire liée à la Covid-19. Pour ce faire, les sportifs réunis au siège de l’Anfpg ont dressé un état des lieux des plus inimaginables.

Pour la majorité des footballeurs dits professionnels, c’est le cauchemar total. Les plus chanceux sont recueillis au sein de leurs familles. D’autres ayant des charges, sont contraints de se livrer à de petites activités. C’est le cas d’un pensionnaire du CF Mounana reconverti en chargeur de Taxis bus. « Le président nous a soutenus jusqu’à un moment. Mais l’État ne donne rien. Donc il a dû se désengager », a-t-il indiqué sous anonymat. Une véritable clochardisation remontée au sein de l’association qui défend leurs droits.

Joint par Gabon Média Time, Rémy Ebanega a accepté de se livrer sur le calvaire subi par ses pairs. « Au mois d’avril, nous avions saisi le ministère des sports pour que nos affiliés soient soutenus suite à l’arrêt d’activités sportives. Il y a beaucoup de joueurs qui vivent dans la rue. Nous avons saisi le Premier ministre, le président du sénat et nos courriers sont restés vains », a déclaré l’ancien international gabonais.

Par ailleurs, le président des footballeurs gabonais professionnels a révélé que le bas niveau du football est lié à la précarisation des joueurs . « Il est indubitable que la faiblesse du football chez nous est tributaire de la précarisation des footballeurs. Avant la crise c’était compliqué et avec la Covid-19 c’est pire. […] Vous n’allez pas demander à un joueur qui peine à se nourrir d’être performant », a conclu Rémy Ebanega.

Pour leur part, les footballeurs se soutiennent en faisant des appels aux dons dans le cadre des « boutiques solidaires » du fonds gabonais des footballeurs (FGF). Récoltées, lesdites ressources alimentaires sont redistribuées aux joueurs les plus nécessiteux. Et ce, chaque fin de mois depuis près d’un an. Un état de fait qui devrait interpeller Franck Nguema et partant, Rose Christiane Ossouka Raponda, respectivement ministre des Sports et Premiee ministre.

Et ce, d’autant plus qu’il existe des mécanismes d’accompagnement que le gouvernement pourrait mettre en place pour offrir une assistance salvatrice à ces milliers de jeunes qui rêvent d’être des « futurs Aubameyang ». Seul bémol, sans encadrement en ces temps de crise c’est plutôt la voie de l’illicite qui s’offre grandement à eux. 

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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