Coup d’État au Gabon : vers des sanctions de la CEEAC contre les militaires ?
Quelques heures seulement après la prise du pouvoir par les militaires au Gabon, les réactions se sont multipliées à l’international. Parmi celles-ci, un communiqué de presse émanant de la République du Tchad, daté du 30 août et qui invite à une réunion de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
Le Tchad entend impliquer la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) dans la résolution de la crise institutionnelle née à la suite de la prise du pouvoir par les militaires au Gabon. Un possible début de bras de fer pour lequel, si la voie entreprise par la communauté ouest-africaine dans la crise nigérienne venait à être privilégiée, pourrait aboutir à un isolement économique du Gabon.
A l’instar de tous les pays et organisations internationales qui se sont exprimés, la République du Tchad a affirmé ses vives préoccupations face à des événements du Gabon encore qualifiés à l’étranger de tentative de coup d’Etat. Tout en appelant les militaires à veiller à la sécurité et à l’intégrité physique d’Ali Bongo Ondimba et de sa famille, le communiqué invite au retour à l’ordre constitutionnel.
La CEEAC pour des sanctions contre le pays ?
Si le communiqué signé du porte-parole du gouvernement tchadien, Ibrahim Adam Mahamat ne précise pas les contours de la réunion de la CEEAC convoquée, il va de soi que l’organisation régionale devra a minima condamner le coup d’État. Par ailleurs, dans une région gangrenée par un cartel de dirigeants peu soucieux des droits et libertés des citoyens, les chefs d’État pourraient, à titre de dissuasion, envisager des mesures de rétorsion économiques contre le Gabon.
Notons que le Gabon qui n’a pas encore atteint son autosuffisance alimentaire pourrait être impacté si la réunion de la CEEAC convoquée par le Tchad venait à privilégier un isolement du pays. Toutefois, le pays pourrait faire preuve d’une plus grande résilience tant le commerce transfrontalier peine à se développer, du fait d’un manque d’investissement en infrastructures routières.