Coup d’État au Gabon : Séraphin Moundounga pour un plan de sortie de crise en trois axes
La crise institutionnelle que connaît le Gabon depuis le 30 août 2023 ne cesse de susciter des réactions au sein de la classe politique du pays. Ce 2 septembre, le tour revenait à l’ancien ministre de la Justice, Séraphin Moundounga de saluer le coup de force des militaires et d’appeler à un plan de transition permettant d’asseoir des institutions solides.
Séraphin Moundounga, président de l’ONG Union pour la nation, l’intégrité, le travail et l’égalité (UNITE), entend bien participer au processus de transition au Gabon. C’est en tout cas ce qui ressort de sa déclaration datée du 31 août 2023 dans laquelle il partage l’action des forces armées gabonaises et préconise des pistes de sortie de crise.
Des officiers en faveur du peuple contre le tyran Ali Bongo
Après avoir rappelé les événements de 2016 et les appels qu’il avait formulés, en sa qualité de ministre de la justice d’Ali Bongo, sur la nécessité de préserver les vies des Gabonais, l’exilé politique a regretté que le pouvoir de l’époque ait eu recours à des mercenaires infiltrés pour massacrer des compatriotes. Une répétition des faits évitée en 2023 selon lui, grâce à l’action des patriotes militaires.
Si Séraphin Moundounga a regretté qu’en 2016 des responsables militaires aient « choisi le camp du système tyrannique », il a salué leur prise de conscience de 2023. « En 2023, la nouvelle génération d’officiers supérieurs et leurs troupes ont plutôt pris fait et cause pour le peuple, en neutralisant le tyran, la régence et la bande mafieuse s’étant accaparées toutes les richesses du pays, et privé les populations des prestations essentielles à la vie, tout en leur ôtant leur dignité », peut-on lire dans la déclaration.
Une remise à plat du système fondée sur trois points
Si l’ancien instituteur a salué le patriotisme des forces de défense et de sécurité, il les invite à présent à conforter leur respectabilité en menant à bon port cette transition. « Il reste pour nos militaires, à confirmer ce patriotisme, aux yeux du peuple gabonais et de la communauté internationale, à 3 niveaux », a-t-il affirmé.
En effet, pour Séraphin Moundounga, la démarche des militaires devrait aller dans le sens de la réconciliation, grâce à une concertation inclusive avec les forces vives. Par ailleurs, il invite à « garantir l’intégrité physique et morale des personnes mises aux arrêts », dans le strict respect des principes en vigueur dans un Etat de droit. Enfin, il propose de « passer, le moment venu, le relai, dans le cadre d’un ordre constitutionnel nouveau, qui serait bâti, durant la transition à durée consensuelle, aux institutions souverainement choisies par le peuple gabonais ».
Pour rappel, Séraphin Moundounga avait démissionné du gouvernement en 2016, en signe de protestation selon lui, contre le coup d’Etat électoral perpétré par Ali Bongo. Un départ qui lui vaut aujourd’hui un exil en France, après selon lui, une tentative d’assassinat à son domicile quelques jours après la rupture.