Convocation de Gabonreview à la DGR: la condamnation d’Antonella Ndembet attendue
François Ndjimbi, directeur de publication de Gabonreview a été convoqué ce jeudi 3 juin 2021 dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR) de la gendarmerie nationale, sis au Camp-Roux dans le centre-ville de Libreville pour un article au sujet de ce service de renseignement. Une convocation qui n’a pas lieu d’être alors que le Gabon a dépénalisé le délit de presse. Toute chose qui devrait conduire à la condamnation du ministre en charge des Droits de l’Homme, Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas qui s’est faite chantre de la défense des droits humains.
Alors que le Gabon célébrait le dimanche 30 dernier, sa journée national des droits de l’Homme, la violation de la liberté d’expression par une administration de la République ne devrait pas laisser insensible la numéro 1 de la défense desdits droit Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas sauf à ne réduire son champs d’action qu’aux seuls droit des femmes. En effet, en convoquant le directeur de publication du média en ligne Gabonreview, à la Direction générale des recherches (DGR) de la gendarmerie nationale suite à l’article intitulé « Qui a «volé» les voitures de BLA ? Les flics pointés du doigt », en violation du principe de dépénalisation du délit de presse, la ministre en charge des Droits de l’Homme ne devrait pas se murer dans un silence au risque de discréditer sur la portée de son cheval de bataille.
Une condamnation par le haut magistrat Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas qui trouve son fondement dans les dispositions combinées de l’ordonnance n° 00000012/PR/2018 du 23 février 2018 modifiant et complétant certaines dispositions de la n°19/2016 du 9 août 2016 portant Code de la communication en République gabonaise qui exclut à l’article 199 bis « toute sanction privative de liberté en cas (…) d’infractions commises par voie de presse » et de la loi n°043/2018 du 05 juillet 2019 portant Code de procédure pénale en son article 5 qui éteint « l’action publique » en la matière.
Cette avancée sur la protection des libertés individuelles est à mettre à l’actif du président de la République Ali Bongo Ondimba de voir la presse nationale davantage jouir de sa liberté et d’épargner le Gabon d’une mauvaise presse en matière de protection des journalistes. Fruit d’une proposition de loi du gouvernement, votée par le législateur et qui consacre désormais la dépénalisation du délit de presse doit faire l’objet d’une garantie permanente par le ministère en charge des droits de l’Homme. Surtout que le Gabon a enregistré un bon positif de 4 places dans le classement de Reporters sans frontières (RSF), en passant du 121ème rang mondial au 117ème.