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Concert de la libération : « le silence d’hier vaut des invitations en or », Bak Attak

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Dans un post Facebook percutant publié le mardi 26 août 2025, l’artiste et producteur gabonais Bak Attak a mis en lumière une réalité amère au sein de la scène culturelle post-coup d’État. Membre emblématique du trio Bwiti Gang, qui a porté haut le flambeau du rap engagé contre le régime d’Ali Bongo Ondimba entre 2020 et 2022, le leader de Bwat’a musik a dénoncé une inversion des valeurs.

« Le silence d’hier vaut aujourd’hui des invitations en or. Étonnant comme certains savent transformer leur mutisme en passeport pour les banquets », a-t-il publié sur le réseau social Facebook. Ce message énigmatique vise directement la sélection des artistes pour le Concert de la Libération, délocalisé cette année dans la province de la Nyanga. Cet événement, censé célébrer le renversement du « système Bongo » et la libération du peuple gabonais, semble paradoxalement récompenser ceux qui ont gardé le silence ou soutenu l’oppression sous l’ancien régime.

Le concert de la libération édulcoré par la présence des kounabelistes ?

Bwiti Gang, avec ses cyphers rap engagés contre Ali Bongo, sa régente Noureddine Bongo Valentin et Sylvia Bongo Ondimba, incarnait la voix des opprimés. Pourtant, alors que le coup d’État d’août 2023 promettait un changement de paradigme et la reconnaissance des combattants pour la justice, ce sont les artistes pro-régime qui tirent leur épingle du jeu. Parmi eux, Hay’oe et d’autres figures qualifiées de « kounabelistes » sur les réseaux sociaux, souvent invités aux manifestations officielles.

À l’inverse, Bak Attak et son compère Tris sont systématiquement écartés. Seul Rodzeng, le troisième membre du trio, trouve grâce aux yeux du pouvoir. Pour certains ce serait grâce à sa proximité avec le Chef de l’État en personne. Cette disparité a suscité une vague de soutiens en ligne. Tris, en écho à son ami, a rappelé leur combat solitaire. Un célèbre producteur qui a requis l’anonymat a souligné que « Quand les artistes sélectionnés par ces gens étaient muets ou soutenaient l’arbitraire sous Ali Bongo, nous étions en première ligne. Le monde à l’envers. »

Joint par téléphone, Bak Attak, a assuré à la rédaction de Gabon Media Time (GMT) qu’il ne s’agit pas d’une plainte personnelle, mais d’une « réflexion froide sur une réalité chaude et aberrante ». La question finale qui en découle résonne un cri d’alarme. « Les soutiens du bourreau ont-ils été libérés plus que les opprimés par ce même bourreau ? ». Des observateurs et internautes ont abondé dans ce sens. Le Concert de la Libération, au lieu d’unir, divise. Gageons qu’une piste plus logique sera exploitée par les organisateurs.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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