COBAC : les principaux défis du duo Ondele-Manon
L’attente aura duré deux mois, mais la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), le gendarme du secteur bancaire dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), tient ses nouveaux secrétaires généraux. Le Congolais Marcel Ondélé et la Gabonaise Danielle Patricia Manon ont en effet été nommés le 9 avril 2024, au poste de secrétaire général et secrétaire générale adjointe. C’est donc ce vendredi 10 mai 2024 que les deux responsables ont été installés dans leur fonction par le ministre des Comptes Publics Charles M’Ba. À la tête de la commission, ils devront notamment veiller scrupuleusement à la régulation et l’intégration bancaires d’une part, mais également à la sécurité du système bancaire et financier de la zone.
Clap de fin pour le Centrafricain Maurice Christian Ouanzin, dont le mandat à la tête de la Commission bancaire de l’Afrique centrale aura mis un peu plus de 3 ans. Place désormais à un duo complémentaire aussi bien dans le fond que dans la forme : le Congolais Marcel Ondélé et la Gabonaise Danielle Patricia Manon. Nommés ce mardi 9 avril, l’ancien Vice-Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) et l’ancienne administratrice directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignation du Gabon (CDC), n’auront pas le temps de souffler. Loin s’en faut.
Capitalisation bancaire, risque souverain, blanchiment des capitaux au cœur de la Cobac
En effet, gendarme du secteur bancaire dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), la COBAC a un rôle prépondérant pour la stabilité économique et financière de la région. Mieux, elle est au cœur de tous les défis d’ordre financier. Il sera donc question, dans un premier temps pour les deux nouveaux secrétaires généraux, de renforcer la supervision bancaire face notamment au phénomène de non-respect des exigences de fonds propres fragilisant la stabilité de notre système financier. Autre sujet tout aussi important, prévenir les faillites bancaires en mettant en place une stratégie visant à réduire les prêts improductifs.
Définir une « stratégie visant à réduire les prêts improductifs dans le portefeuille des établissements, et ce, dans un bref délai »
Outre le fait d’assurer la stabilité du secteur financier face aux fluctuations économiques et aux chocs externes qui reste donc LA préoccupation majeure, la nouvelle équipe dirigeante de la COBAC devra surveiller la santé des banques et des institutions financières pour prévenir les risques systémiques. Pour ce faire et sur recommandation du Fonds Monétaire International (FMI), elle devra définir une « stratégie visant à réduire les prêts improductifs dans le portefeuille des établissements et ce dans un bref délai ». Considérant que la gestion des risques devrait être mieux encadrée en tenant notamment compte du respect des normes internationales en vigueur.
Si l’on y ajoute l’inclusion financière qui est vitale pour le développement économique de la région, l’innovation technologique, l’intégration régionale, la supervision et l’application efficaces des normes réglementaires dans les différents pays membres et surtout la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la COBAC devra donc renforcer un certain nombre de mesures notamment à travers les mécanismes de surveillance et de partage d’informations. Si relever ces défis nécessite un effort de collaboration entre la COBAC, les pays membres et d’autres parties prenantes, y compris les organisations internationales et les partenaires de développement, nul doute que l’expérience de ce nouveau duo saura peser dans la balance.