Chine : à l’Université normale du Zhejiang, l’Afrique au cœur de la recherche
La délégation gabonaise en immersion à Jinhua a visité ce mardi 17 novembre 2025 l’Institut des études africaines et le Centre des études francophones de l’Université normale du Zhejiang. Une découverte qui met en lumière la profondeur des relations sino-africaines et l’importance accordée par la Chine aux cultures du continent.
Fondée en 1956, l’Université normale du Zhejiang figure parmi les établissements clés de la province. Avec plus de 50 000 étudiants, dont 1 300 étrangers, et plus de 3 000 membres du personnel, elle s’impose depuis treize années consécutives parmi les 100 meilleures universités de Chine. Huit de ses disciplines se classent dans le top 1 % mondial selon l’ESI, notamment la recherche en éducation et les études africaines. L’institution coopère avec plus de 280 universités à travers 60 pays et dispose de cinq instituts Confucius à l’étranger.
Une coopération sino-africaine plus ancienne qu’on ne le pense
Contrairement à la perception populaire selon laquelle la présence chinoise en Afrique serait récente, les relations entre Pékin et le continent sont ancrées dans une longue histoire. Le Pr. Yoro Diallo, muséologue et diplomate, a rappelé que Sékou Touré fut le premier président africain à visiter la Chine, ouvrant la voie à une coopération constante, notamment dans les domaines médical et militaire. De plus, les missions sanitaires chinoises sont présentes en Afrique depuis plus de 60 ans, sans interruption.
Le partenariat économique connaît quant à lui un essor notable depuis les années 2000, tandis que depuis 2012, le projet Think Tanks China-Africa réunit chaque année experts,universitaires et diplomates des deux continents.
Un musée pour raconter l’Afrique depuis la Chine
Au sein de l’Institut des études africaines, la délégation gabonaise a découvert un musée exceptionnel rassemblant des trésors culturels du Zimbabwe, du Cameroun, du Bénin, du Mali, de Tanzanie et du Gabon. Près de 90 % des objets exposés dont les masques traditionnels, instruments de musique, textiles, statuettes ou billets de banque proviennent de donations de diplomates africains à déclarer le Pr. Yoro Diallo.
Trois chercheurs africains, originaires du Niger, du Cameroun et du Mali, y mènent des travaux sur la muséographie et l’évolution des relations sino-africaines. « Sans culture, un peuple n’a pas de repère. Ces collections témoignent de l’histoire de nos continents et de l’amitié solide entre la Chine et l’Afrique », a souligné le muséologue et diplomate.
Innovation et tradition
La délégation a également visité la ferme internationale du Porc Panda à deux plaques noires, un complexe agro-culturel unique au monde, ainsi que Leap Motor, une entreprise spécialisée dans les véhicules électriques. L’occasion de découvrir une région où le coût de la vie demeure relativement accessible. Cette étape à l’Université normale du Zhejiang confirme l’importance accordée par la Chine aux études africaines et à la coopération culturelle.
Pour les journalistes gabonais, ces échanges constituent un moment privilégié pour comprendre comment l’Afrique est représentée, étudiée et valorisée dans l’un des plus grands pôles académiques du pays.









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