CGE: Michel Stéphane Bonda, un président «partial» et à la «moralité douteuse»?
Élu président du Centre gabonais des élections (CGE) le vendredi 10 février 2023 avec 8 des 10 voix du collège des électeurs, Michel Stéphane Bonda est contesté de part et d’autre. Proche du Chef de l’État, membre du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien ministre délégué du gouvernement Ossouka Raponda est indexé sur « sa moralité douteuse » et ses « antécédents judiciaires ». Toute chose ferait que l’ancien journaliste serait illégitime.
Successeur de Moïse Bibalou Koumba, le nouveau président du Centre gabonais des élections ne cesse de faire l’objet de vives critiques de la part des acteurs de la vie publique. Et pour cause, les liens d’affinité trop prononcés de Michel Stéphane Bonda avec le Président de la République, potentiel candidat à sa succession, jeteraient d’emblée l’opprobre sur la vérité des urnes à en croire ses pourfendeurs.
Pour sa part, Mbatchi Pambou dénonce une violation manifeste de l’article 12 du code électoral. Lequel dispose en substance que « peuvent faire acte de candidature à la fonction de Président du centre gabonais des élections (CGE), les hauts cadres de la nation pour leur compétence, leur probité, leur intégrité intellectuelle, leur neutralité, leur impartialité ».
D’ailleurs, selon Gérard Ella Nguema, l’ancien ministre délégué aux Eaux et forêts sous Rose Christiane Ossouka Raponda serait membre du bureau politique dans la province de l’Ogooué-Lolo. Il va sans dire qu’un conflit d’intérêts serait patent. À ces reproches se greffent les antécédents judiciaires du docteur en philosophie, jadis journaliste à Télé Africa et conseiller d’Ali Bongo.
Entre 2015 et 2017, Michel Stéphane Bonda, a dû faire face à la justice gabonaise sans jamais avoir été jugé, apprend-t-on de notre confrère Gabonscoop et Koaci.com. Il s’agit d’un viol présumé sur une mineure de 13 ans consanguine puis du décès non élucidé de sa compagne Marie Edwige Massolo. Toute chose qui a conduit Gérard Ella Nguema a affirmé qu’il « a une moralité douteuse ».
La manifestation de la vérité des urnes serait-elle possible avec Michel Stéphane Bonda à la tête du CGE ? Cette question taraude désormais l’esprit des acteurs et des observateurs de la vie politique. C’est d’ailleurs pour mettre un terme aux contestations récurrentes des résultats des élections que Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale, a appelé de tous ses voeux qu’ « une refonte du dispositif électoral et de toutes ses instances, soit acté en vue d’élections transparentes aux lendemains apaisés », à l’occasion de la concertation politique qui s’est ouverte ce lundi 13 février 2023.